Le cassage en force

Quand on est professeur des écoles, le métier est omniprésent dans notre vie, dans nos pensées, chaque jour de l’année y compris le week-end et les vacances. Notre métier empiète d’ailleurs de plus en plus sur notre vie privée. Entre les obligations institutionnelles pour répondre aux besoins ou aux caprices de notre ministère et notre conscience professionnelle pour apporter le maximum à tous nos élèves, nous en arrivons même parfois malgré nous à privilégier le travail à la famille, en prenant de moins en moins de temps pour nos propres enfants.

Malgré un environnement privilégié avec un ou des parents enseignants conscients de la nécessité de la réussite scolaire de leurs enfants, on constate au travers des lacunes, réactions et angoisses de ces derniers à quel point l’école telle qu’elle est devenue est démotivante pour les élèves, mais pas seulement.

Pourtant, c’est bien le rôle de l’école et de l’enseignant que de donner envie aux élèves. Mais voilà, l’Éducation nationale démotive de nombreux enseignants depuis quelques décennies et chaque année, tout est fait pour démotiver davantage de collègues, et ce, de plus en plus tôt dans le métier. L’impact sur la réussite scolaire est indéniable. Aussi, si l’intérêt des élèves était réellement la préoccupation première de notre ministère, il mettrait tout en œuvre pour redonner aux enseignants le goût du métier, le plaisir d’enseigner. Mais non. Vers 40 ans, bon nombre d’enseignants sont déjà cassés par le métier tel qu’il est devenu. Alors, que penser quand, par un passage en force, on veut nous imposer de travailler plus longtemps ?

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