Communiqué intersyndical : situation sanitaire

Au vu de la situation sanitaire et des tensions qu’elle fait peser sur le système éducatif, mais aussi du fait de la forte inquiétude des personnels de l’Éducation nationale sur le rôle de l’École dans la propagation de l’épidémie, les organisations FSU, UNSA Education, Sgen-CFDT, CGT Educ’action, SNALC, SUD Éducation, Sncl-Faen demandent :

  • l’organisation de points réguliers entre le ministère et les organisations représentatives, notamment à chaque fois que des annonces importantes sont faites publiquement. À ce jour, une seule réunion a eu lieu depuis le début de l’année, ce qui est très insuffisant ;
  • la mise en œuvre du cadre national relatif au plan de continuité pédagogique et l’élargissement aux collèges et aux écoles des possibilités aujourd’hui offertes en lycée en termes d’organisation pédagogique ;
  • un soutien sans faille de l’administration envers l’ensemble des personnels afin de leur apporter de l’assistance quand ils en ont besoin, et surtout d’éviter de leur compliquer la tâche par des contrôles tatillons, notamment sur les fonctionnements pédagogiques retenus ;
  • le recrutement de personnels (remplaçants, assistants d’éducation) comme annoncé par le ministre lors de la conférence de presse du 12 novembre, afin non seulement d’améliorer les conditions d’exercices actuelles, mais également d’anticiper sur les scénarios futurs ;
  • l’arrêt de toute utilisation et de toute communication par le ministère de chiffres dont la fiabilité est remise en cause par les méthodes de collecte, chiffres qui pourraient conduire à sous-estimer la propagation du virus au sein des écoles, collèges et lycées et, en cela, mettre en danger la santé des personnels et des usagers.

La petite école dans la prairie

Ailleurs, la vie est si simple

La période comprise entre les deux confinements a prouvé que lorsque le cadre et la météo s’y prêtent, faire la classe en extérieur permettait de respecter plus facilement la distanciation physique et mettait fin au problème des atmosphères confinées propices à l’accumulation de particules virales. Et il y a d’autres avantages : faire classe en extérieur assure, selon ceux qui ont emprunté cette voie, sérénité et ressourcement psychique, tous deux propices à l’assimilation des apprentissages dans des conditions tant optimales que rêvées. De nombreux pays privilégiant le bien-être des élèves ont misé sur cette pratique moins novatrice que ressuscitée. Aussi, cette façon d’enseigner est courante en Belgique, au Danemark et en Suisse. En Ecosse, enseigner en extérieur fait d’ailleurs partie intégrante des programmes ! Et si nous nous y adonnions quand le deuxième déconfinement viendra ?

En France ? Rigidité et contraintes

Hélas, en France, il est difficile, si ce n’est impossible, de recourir à ce type de pratiques qui s’expriment et s’épanouissent au-delà de nos frontières. Car il est loin le temps où l’enseignant français pouvait déci-der librement, seul aux commandes, maître de ses enseignements, d’ouvrir la porte de sa classe et d’emprunter les chemins caillouteux et propices à ses projets. Aujourd’hui, sortir est devenu une épreuve et les sentiers, des parcours d’obstacles. Nos IEN ouvrent le para-pluie sécuritaire et nombre d’entre eux exigent ainsi fiches de préparation, projet de classe, projet d’écoles… Face à tant de contraintes administratives l’enseignant, lassé, abandonne. Quoi de plus dissuasif ?

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