Choc des savoirs : des propositions à suivre

Le SNALC accueille avec intérêt les annonces faites par le Ministre de l’Éducation nationale ce jour. Alors que l’enquête PISA vient confirmer le diagnostic du SNALC sur l’état du système éducatif français et sur les mauvaises conditions dans lesquelles il place ses personnels, le « choc des savoirs » annoncé par Gabriel Attal tranche avec la soupe que le ministère avait l’habitude de nous servir.

Pour le SNALC, mettre en œuvre des groupes à effectifs réduits, revenir à des programmes annuels à l’école et au collège, redonner un pouvoir de décision aux professionnels que nous sommes et prévoir une propédeutique à l’entrée au lycée pour les élèves n’ayant pas obtenu le brevet sont des mesures qui correspondent à des attentes majoritaires de la profession et à des demandes du SNALC. Notre organisation a pu le mesurer dans son enquête récente, à laquelle plus de 10 000 collègues ont répondu. De même, notre projet de collège modulaire, qui fête ses 10 ans, a visiblement été lu pour la première fois par notre administration.

Le SNALC étudiera dans le détail chacune des annonces, certaines (utilisation de l’IA, imposition de manuels…) étant plus discutables. Il rappelle que le ministère doit marcher sur deux jambes, et que les mesures pédagogiques ne fonctionneront qu’avec un métier attractif, donc des personnels reconnus et nettement mieux rémunérés. De même, il faut revenir sur les suppressions de postes du projet de loi de finances, le ministre annonçant au contraire des créations de postes dans son courrier. Enfin, beaucoup de choses se joueront à la mise en œuvre : notre administration est souvent coutumière de transformer les belles idées en actes moins reluisants.

Le SNALC continuera donc de porter les revendications clairement majoritaires de la profession. Il veillera au grain pour que les nombreuses mesures positives dont les professeurs ont eu la primeur – ce respect-là n’est pas coutume rue de Grenelle – se concrétisent par des actes qui le soient tout autant.

Évaluations d’école : courrier intersyndical au ministre

Objet : demande d’audience intersyndicale

Monsieur le ministre,

Depuis la mise en œuvre des évaluations d’école, nos organisations syndicales FSU-SNUipp, SNUDI-FO, CGT Educ’action, SNALC et SUD éducation rejettent ce dispositif, qui peut parfois s’apparenter trop souvent à un véritable audit mené par des groupes d’évaluateurs constitués par les DSDEN.

Dans un courrier à votre prédécesseur, en juin 2022, nous indiquions : « Nos organisations syndicales vous demandent d’abandonner ces évaluations d’école, qui ne correspondent ni aux attentes des personnels, des familles ou des partenaires, ni aux besoins pour améliorer la réussite des élèves. » Cette exigence reste plus que jamais d’actualité.

Depuis le début, les évaluations d’école sont ainsi perçues par les personnels ayant été contraints de les mettre en œuvre au mieux comme inutiles et chronophages, au pire comme maltraitantes.

Confrontés à une dégradation constante de leurs conditions de travail et à une pression hiérarchique récurrente, les personnels aspirent à exercer leurs missions dans les meilleures conditions, et dans un cadre serein.

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Reconversion : rêve impossible ou sauve-qui-peut désabusé ?

La rentrée 2023 a eu une saveur amère pour beaucoup d’enseignants. La réforme des retraites et le pacte dénoncés par le SNALC viennent dégrader les conditions de travail et ont entamé le moral des équipes. Dans ce contexte, certains professeurs des écoles se résignent à trouver une solution individuelle à ce mal-être collectif : la reconversion.

L’état des lieux de la dégradation des conditions de travail des PE a déjà fait l’objet de nombreuses alertes relayées par le SNALC : l’accroissement de la charge de travail dont même la Cour des Comptes dénonce l’effet sclérosant sur le système éducatif dans son dernier rapport, les inclusions sans moyens suffisants, les rapports de plus en plus conflictuels avec les familles…

Résignés, certains finissent par chercher une porte de sortie vers d’autres horizons professionnels. La voie de la reconversion est pourtant un parcours du combattant pour qui commence à s’y intéresser. A l’heure où la mobilité au sein de la fonction publique est encouragée, les enseignants sont une fois de plus laissés sur le banc de touche. Plusieurs dispositifs permettant de préparer une évolution professionnelle existent mais ils sont largement sous-utilisés car méconnus.

Les PE qui veulent emprunter la voie de la reconversion se heurtent à l’incompréhension des collègues et de la hiérarchie. Ils éprouvent une culpabilité de devoir se résigner à quitter un système éducatif défaillant faute de ne pouvoir le sauver. Beaucoup se sentent d’ailleurs incapables de changer d’emploi par manque de compétences professionnelles. En réalité, les exigences multiples de l’institution forgent des professionnels polyvalents. Mais l’Éducation nationale a tout intérêt à garder ses « bons petits soldats », prêts à travailler dans de si mauvaises conditions de travail pour si peu de reconnaissance… Le mépris institutionnel a fini par s’imprégner durablement dans l’esprit des PE. Il est grand temps qu’ils relèvent la tête et réalisent qu’ils sont des professionnels compétents, motivés et ingénieux !

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Syndicat enseignant