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30 minutes d’APQ par jour à l’école : compte rendu du 17 juin 2024

Audience multilatérale au Sénat
Pour le Ministère :
Laure DARCOS, Sénatrice de l’Essonne, vice-présidente de la commission culture et éducation,
Béatrice GOSSELIN, Sénatrice de la Manche, commission culture et éducation,
Pour le SNALC :
Claire LE FOUEST et Julien LEFEBVRE, SNALC premier degré

Table ronde sur la mise en place des activités physiques quotidiennes (APQ) dans les écoles suite à une évaluation territoriale lancée par la commission de la culture du Sénat.

Deux ans après leur mise en application et suite à l’enquête de la DGESCO, la commission culture et éducation souhaitait avoir un retour du SNALC sur :

  • Les modalités et le taux de mise en œuvre des APQ au printemps 2024.
  • L’accompagnement des enseignants pour leur mise en place, ainsi que les difficultés rencontrées.
  • Les relations avec le mouvement associatif Paris 2024 ainsi que les collectivités territoriales (notamment le bloc communal).
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Les défaillances matérielles, une faille majeure dans les écoles

29,5 % des collègues interrogés dénombrent une entrée non autorisée et mal intentionnée dans leur école et 9,4 % en dénombrent plusieurs. Il s’agit majoritairement de parents agressifs, revendicatifs, qui viennent régler des comptes, se plaindre, sans avoir pris rendez-vous.

Il est en effet malheureusement aisé de s’introduire dans beaucoup d’écoles au détriment de la prudence la plus élémentaire. Beaucoup trop d’écoles sont de vraies passoires. D’ailleurs, 52,5 % des collègues interrogés enseignent dans une école qui n’est pas entièrement entourée d’une clôture sécurisante. Bien sûr, une clôture n’est pas la panacée mais reste le minimum pour sécuriser une école. Rappelons que les locaux sont de la responsabilité des mairies, et ce, depuis les lois fondatrices de l’école républicaine sous la IIIème République. L’enquête du SNALC montre la diversité des insuffisances relatives à ces locaux, avec une litanie de portails qui ne ferment pas ou mal, de clôtures aisément franchissables, d’absences de serrures ou d’éléments matériels détériorés qui empêchent de sécuriser les locaux.

Face à ces défauts matériels et à la très grande vulnérabilité à l’intrusion de maintes écoles, les délais de réponse des mairies sont souvent bien trop longs. Si quelques collègues ont eu des retours relativement rapides, plusieurs mois ont été nécessaires pour 20,5 % des cas, voire plusieurs années pour 16,3 % des signalements. Enfin et surtout, 41,6 % des problèmes signalés aux mairies n’ont jamais été corrigés.

Le SNALC continue à demander à l’État d’intervenir car le petit jeu de renvoi de la balle entre DSDEN et mairies a pour conséquence de laisser des failles de sécurité béantes dans beaucoup d’écoles. Sur le terrain, la seule solution consiste à saisir la FSSSCT (qui remplace les CHSCT depuis la loi de transformation de la fonction publique de 2019) par le biais des registres SST pour signaler et faire remonter les problèmes identifiés. Mais, malheureusement, ici encore, les réponses de l’administration ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux.

Un enseignant sur deux ne se sent pas en sécurité

L’enquête conduite par le SNALC révèle l’ampleur du sentiment d’insécurité ressenti par une grande partie des professeurs dans le premier degré. Près de 50 % d’entre eux ne se sentent pas en sécurité au sein même de leur école. En cause, des équipements défaillants malgré de multiples alertes infructueuses adressées aux municipalités : des systèmes d’alertes défectueux ou inexistants, des portes ou des fenêtres inadaptées ou qui ne ferment plus, des murs trop bas ou des clôtures endommagées ou inappropriées … Seulement 10 % des PE affirment se sentir vraiment en sécurité dans leur classe. À noter que 18 % mentionnent n’avoir qu’une seule issue pour évacuer leur classe et 14 % n’ont qu’une seule issue pour sortir de leur l’école.

La grille ou le portail séparant l’école de la rue cristallise les peurs d’une majorité d’enseignants du premier degré, surtout durant les moments d’entrée et de sortie des élèves. Ce point de passage amplifie le sentiment d’insécurité chez 65 % des PE, exacerbé par la crainte de confrontations avec des personnes extérieures, notamment des parents d’élèves qui attendent ce moment pour régler leurs comptes avec l’enseignant, l’école, l’institution.

Les professeurs des écoles interrogés plébiscitent en grande majorité l’idée d’un renfort en personnel (non-enseignant) affecté à l’école pour gérer entre autres l’accès à l’établissement pendant les heures de classe et pour renforcer la surveillance à la grille de l’école lors des entrées et sorties.

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