Le mot du président : Grenelle: des discussions de comptoir ?

Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les représentants de l’administration, Mesdames et messieurs les membres élus du comité,

Le SNALC tient à revenir sur plusieurs points dans cette déclaration :

Le 16 novembre dernier, une très large intersyndicale vous a alerté, monsieur le ministre, sur votre manque de dialogue avec les organisations représentatives au sujet de la gestion de la situation sanitaire, demandant notamment « l’organisation de points réguliers », ne serait-ce que pour aborder les propositions que nous portions dans notre communication commune. À ce jour, aucune réponse n’a été apportée à cette demande (1).

La «revalorisation» des enseignants (et assimilés) dont il est question aujourd’hui avec la prime d’équipement a été qualifiée d’« historique ». Pour le moment, elle est historiquement faible et historiquement floue. Aucune garantie n’a pu être apportée jusqu’à présent quant à la volonté politique de mettre en œuvre une loi de programmation pluriannuelle, qui seule garantirait une hausse importante et pour tous de la part fixe des traitements, et ce sans contreparties. Cette volonté politique semble elle-même d’une extrême fragilité, à en juger par les arbitrages rendus concernant les professeurs documentalistes et les CPE sur l’année 2021. Vous nous avez très souvent reproché, monsieur le ministre, de caricaturer vos intentions en les résumant à l’équivalent d’«un ciné et une pizza par mois». À l’heure où les cinémas vont bientôt pou- voir rouvrir, pour 70% des enseignants, il faudra se passer de pizza en 2021. Et pour les CPE et professeurs documentalistes aux échelons 8 et supérieurs, il faudra aussi se passer de ciné.

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La disparition des REP programmée pour 2020 refait surface pour 2022

Dès son arrivée, le gouvernement d’Edouard Philippe donne mission à Ariane Azéma, Inspectrice Générale de l’Éducation nationale et à Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po à Lille, d’établir un rapport intitulé « Territoires et Réussites ». Ce rapport fut posé sur le bureau de Jean-Michel Blanquer le 4 novembre 2019, et ses préconisations devaient être mises en application à la rentrée 2020. Un temps mis de côté, il fut néanmoins vite ressorti puisque Nathalie Elimas, Secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire, a publiquement abordé sa mise en place dans Le Parisien du 22 novembre 2020 : « Nous souhaitons sortir de cette logique de zonage pour donner des moyens aux établissements en fonction de leur projet ». « En parallèle, je lance une expérimentation afin de tester le nouveau dispositif : des contrats de 3 ans, passés entre l’école ou l’établissement et le rectorat, avec une clause de revoyure pour les prolonger si besoin. Ce travail très fin sera fait académie par académie, mais avec un cadrage et une grille d’indicateurs nationaux. L’expérimentation aura lieu dans 3 académies à la rentrée 2021 : Lille, Marseille et Nantes. Le nombre d’établissements concernés sera fixé avant la fin décembre. »

Constat et propositions du rapport Azéma Mathiot

Le bilan réalisé sur les REP et REP+ par la DEPP dresse un portrait aux résultats plutôt décevants. En effet, les supplémentations apportées en zone urbaine uniquement ont un impact très relatif, les écarts entre le reste des élèves et ceux des zones prioritaires pouvant aller de 10 à 20 points.

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