C’est pourtant un beau concept, l’autonomie. Être capable de se gouverner d’après ses propres lois, ou bien encore accéder à une forme d’indépendance dans sa vie, voilà qui ne saurait être que positif.
L’autonomie financière, notamment, est essentielle. Le ministère a dû oublier cela quand il a réformé la place du concours, créant en master des contractuels sous-payés. Ou bien encore quand il s’est agi de fixer le niveau de rémunération du métier d’AESH.
Mais l’autonomie dans l’Éducation nationale est aujourd’hui bien loin de cette noble idée. De même que chez Orwell, la guerre, c’est la paix, l’autonomie est devenue l’asservissement. Elle est synonyme de hiérarchie intermédiaire, de réunions, d’un projet d’établissement qui vient vous contraindre. Avec votre liberté {pédagogique, notamment), vous pouviez choisir vos méthodes d’enseignement et d’évaluation. Avec l’autonomie, vous vous voyez imposer tel livret de compétences, telle classe sans notes, telle progression annuelle.
Deux exemples récents nous rappellent plus que jamais cette perversion de l’autonomie. D’abord la réforme du baccalauréat. Formidable, chaque établissement devient autonome pour fixer le projet d’évaluation régissant le contrôle continu. Le SNALC vous en présente toutes les dérives possibles et probables dans son dossier du mois. Avec un cadre national qui vole en éclat : alors que votre hiérarchie fera tout pour harmoniser les évaluations entre collègues d’un même lycée, peu importe si le projet d’évaluation du lycée A est aux antipodes de celui du lycée B. Il y avait pourtant un moyen simple d’harmoniser réellement : des épreuves terminales, nationales et anonymes.
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