Les ENT dans le premier degré

Davantage généralisés dans le second degré de par la nature et la taille des établissements, les ENT sont loin de relever d’une norme dans le premier degré. Pas encore obligatoires, ils sont avant tout des outils utilisés pour la classe ou pour l’école et généralement payants. De nos jours, de plus en plus de circonscriptions incitent à y avoir recours par école, et ce, parfois sous l’impulsion des municipalités, tentées d’y abonner toutes leurs écoles.

La notion de continuité pédagogique, apparue avec le Covid 19, le confinement et les fermetures de classes, n’implique en rien le recours obligatoire à un ENT. Même si chaque école doit désormais disposer de son plan de continuité pédagogique, pour « assurer la poursuite des apprentissages », la dimension numérique de ce plan évoque le recours possible à des ENT, mais également à des logiciels de vie scolaire, à ma classe à la maison et à de « bonnes pratiques numériques ».

Il existe un large choix d’ENT mais les équipes pédagogiques n’ont pas une volonté farouche d’y souscrire, échaudées par des retours d’expérience de leurs collègues du secondaire et par les dérives installées suite à la continuité pédagogique. En effet, pour chaque absence de leur enfant, des parents exigent désormais le travail à faire par mail ou à disposition sur l’ENT, dans la journée voire le dimanche, quand d’autres y expriment leurs divers mécontentements, avec agressivité.

Lire la suite

Le mot du président : point d’indice !

De même que l’arrivée des hirondelles est supposée annoncer le retour du printemps, le dégel du point d’indice de la fonction publique a une fascinante tendance à annoncer une élection présidentielle.

La ministre de la transformation et de la fonction publiques a en effet sorti de son chapeau ce fameux dégel «avant l’été», sans néanmoins s’engager sur un chiffre précis. La raison invoquée n’est pas tant un nécessaire rattrapage salarial que l’inflation galopante liée entre autres à la crise ukrainienne. Mais comme lors de la présidentielle précédente, il fait peu de doutes qu’on sera loin du compte, et qu’en guise de «dégel», on se contentera d’entrouvrir la porte du congélateur avant de bien vite la refermer.

Il faut dire que les personnels de l’Éducation nationale et du Supérieur subissent depuis trop longtemps une double peine. Non seulement nous vivons les malheurs de l’ensemble des fonctionnaires, point d’indice en tête, mais à l’intérieur même de la fonction publique, nous sommes particulièrement maltraités. Nos enseignants, CPE et psychologues de catégorie A gagnent généralement moins que certaines catégories B d’autres ministères. Pour nous situer dans la moyenne de la fonction publique d’état de niveau A, moyenne que notre seule existence tire vers le bas, il faudrait une revalorisation de plus de 900€ par mois. Non, ce n’est pas une coquille : le différentiel est bien par mois, et non par an. Nos contractuels sont même dans une triple peine, puisqu’ils ajoutent à cela l’insécurité de l’emploi, et même la proximité avec le seuil de pauvreté pour les collègues AED ou AESH. Proximité qui ne signifie pas toujours qu’ils sont au-dessus dudit seuil.

Le SNALG a tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps. Ce n’est pas avec des mesures cosmétiques que l’on redonnera de l’attractivité à nos métiers. Et ce n’est pas non plus en qualifiant ces mesures d’« historiques» que le chiffre en bas à droite de la feuille de paye sera soudain plus élevé. Nous avons bien compris que notre nombre jouait en notre défaveur, et qu’un gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, avait du mal à allonger la somme nécessaire. Qui plus est pour les « improductifs » que nous sommes.

Lire la suite