Projet de loi de finances : des chiffres qui se déchiffrent

Le SNALC a pris connaissance de la communication faite par le ministère de l’Éducation nationale sur le projet de loi de finances (PLF) 2023. Ce dernier propose au grand public et aux médias des chiffres faciles à retenir et qui paraissent impressionnants, mais qui demandent trop souvent à être décryptés.

Ainsi, quand on lit que la « revalorisation financière » correspondra à « 10 % d’augmentation en moyenne des rémunérations », il est à peu près certain que ce ne sera pas le cas, sauf à trafiquer la moyenne. Si la part consacrée à la hausse sans contrepartie de la rémunération est réellement plus importante que sous le ministre précédent, elle ne s’appliquera qu’à partir de septembre prochain, ce qui laisse le temps à l’inflation de continuer son travail en termes de perte de pouvoir d’achat sur les 12 prochains mois. Le SNALC attire l’attention sur le fait que les secondes parties de carrière risquent une fois encore de se retrouver du mauvais côté de la moyenne, et que les stagiaires sont explicitement exclus de la promesse des 2000€ dans le document, ce qui est choquant. Le SNALC demande un rattrapage salarial fondé sur une loi de programmation pluriannuelle.

Sur le pacte invitant à travailler plus pour gagner plus et qui ne constitue toujours pas une revalorisation, dire que l’augmentation totale « pourra atteindre 20 % en moyenne pour les enseignants volontaires » n’a aucun sens. Le SNALC continue de demander que l’enveloppe prévue pour le pacte, ainsi que celle (qui a fondu) du fonds d’innovation, soient reversées dans la part inconditionnelle. Il en va de même pour le financement du Service National Universel (SNU) : cet argent serait bien mieux employé à améliorer l’attractivité de nos métiers.

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Et pour les directeurs ? On garde la même direction…

Depuis la nomination du nouveau ministre, sur la direction d’école, il n’y a vraiment rien de nouveau. La ligne tracée par son prédécesseur est tellement claire qu’il est difficile de s’en éloigner : les directeurs ont du travail en plus, des responsabilités supplémentaires sans rien avoir demandé et sont discrédités au plus haut sommet de l’État.

La Loi Rilhac a été votée en décembre 2021, mais les décrets d’application n’ont toujours pas été publiés. Sur ce point comme sur beaucoup d’autres, le Ministre semble appliquer l’adage « qu’il est urgent d’attendre ». Pourtant, en audition à la Commission des affaires culturelles début août, Mme la député Rilhac a elle-même demandé quand est-ce que la loi pourrait prendre corps à travers ses décrets. Le Ministre a renvoyé cette problématique en novembre lors des discussions plus globales concernant les directeurs d’école.

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