Dévaloriser pour mieux recruter ?

La revalorisation indiciaire du 1er juillet 2022 est certes appréciable mais ce n’est pas le rattrapage salarial qui nous est dû, et celle-ci ne compense en rien la dévalorisation constante – et à différents niveaux – de notre profession.

Lors de son audition à l’Assemblée nationale le mardi 2 août 2022, le ministre de l’Education nationale, jusque-là peu prolixe, dut répondre à plusieurs questions relatives à l’attractivité du métier.

Sa réponse fut en partie une inquiétante interrogation, remettant en question le fait de recruter à BAC +5 pour le professorat des écoles. En effet, repousser le CRPE à la fin du Master 2 n’a pas arrangé le problème de l’attractivité, mais douter de l’intérêt d’un BAC+5, c’est ouvrir la porte à une baisse du niveau de recrutement, risquer de créer une nouvelle catégorie de PE (pour ne pas dire sous-catégorie) et ainsi ne pas avoir à augmenter les salaires, si ce n’est oser revenir sur l’égalité indiciaire entre certifiés et PE. Par ailleurs, douter de la nécessité de recruter à niveau M2, ne serait-ce pas une manière douce de faire avaler la pilule – aux parents d’élèves – du recours exponentiel à la contractualisation pour garantir un « enseignant » devant chaque classe ?

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