Risques psychosociaux : qui est (ir)responsable ?

Fin octobre, le ministre de la fonction publique a annoncé vouloir augmenter le nombre de jours de carence des fonctionnaires de 1 à 3, et diminuer de 10 % leur rémunération pendant les trois premiers mois de congé maladie ordinaire (passage de 100 % à 90 % du traitement). Si toute la fonction publique est concernée, l’Éducation nationale en serait particulièrement ébranlée : le SNALC a immédiatement dénoncé ces mesures et analysé quels en seraient les effets délétères dans ce communiqué de presse.

Le ministre entend donc faire supporter à ses agents malades le coût de leurs arrêts de travail. Son emploi récurrent et généralisant du terme « absentéisme » renvoie aux poncifs les plus éculés sur les fonctionnaires, ces flemmards qu’il faudrait responsabiliser en les tapant au porte-monnaie, sous-entendant sans preuve des arrêts abusifs…

Brisons ces stéréotypes : les personnels de l’Éducation nationale, chiffres à l’appui (cf. communiqué), sont moins souvent absents pour raison de santé que les salariés du privé. D’ailleurs, l’INSEE l’a constaté depuis des années : l’introduction d’une journée de carence dans la fonction publique n’a pas modifié la proportion d’agents absents pour raison de santé, mais diminué les absences courtes et augmenté les absences longues. Pour ce qui est de l’Éducation nationale en particulier, une étude récente note même que les femmes et les personnes travaillant dans le réseau d’éducation prioritaire continuent de s’absenter plus fréquemment lorsque le jour de carence est appliqué…

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Bilan du mouvement POP : un flop ?

Le mouvement sur postes à profil (POP), expérimenté depuis 2022, est pérennisé dès cette année. Parallèle au mouvement interdépartemental « classique », il a pour vocation de permettre aux PE de postuler directement sur des postes censés requérir des compétences particulières (spécialisé, pénitentiaire…) ou une aptitude à exercer dans un contexte spécifique (isolement…), dans ou en dehors de leur département. Si le ministère a présenté en septembre 2024 un premier bilan de ce mouvement, le SNALC dresse également le sien. Sans surprise, il est mauvais.

Si le ministère a présenté de beaux graphiques et des cartes colorées, des statistiques bien plus détaillées auraient été indispensables pour faire un bilan révélateur de la situation. Ainsi, des tableaux croisés auraient été nécessaires avec, pour chaque département, le détail des types de postes proposés, le nombre de candidats, de PE mutés, leurs certifications …

Par ailleurs, le SNALC regrette que le ministère ait fait le choix de ne pas présenter les motifs de refus des candidatures. Alors même qu’il s’agit d’informations essentielles, il n’est nulle part question des raisons qui ont poussé les DSDEN à ne pas pourvoir 35% des supports POP en 2023 et 2024, alors que des PE candidataient en nombre pour ces postes.

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