Il semble bien loin le temps des préparatifs des Jeux Olympiques, lorsque notre pays dépensait sans retenue pour impressionner le monde et démontrer son savoir-faire. La rentrée de septembre l’a brutalement ramené à la réalité, avec une dette nationale qui alimente toutes les discussions.
Pour réduire les dépenses de l’État, tous les moyens sont étudiés, mais la fonction publique est en ligne de mire, avec, au premier plan, l’Éducation nationale, qui compte 1 million d’enseignants, soit la plus grande entreprise de France. Cela fait des années que des abus, des dépenses superflues et, surtout, le rapport coût-bénéfice des agents de la fonction publique sont dénoncés.
S’il existe des dépenses inutiles et des abus dans l’Éducation nationale, il suffit de jeter un œil à la fiche de paie des professeurs des écoles pour comprendre que ces derniers n’en bénéficient aucunement. Bien au contraire, ils en paient souvent le prix. Pour le SNALC, les enseignants ne devraient pas être, encore une fois, les cibles de sacrifices supplémentaires, mais force est de constater que c’est précisément ce qui se passe.
Les récentes décisions au sein des instances académiques (mesures de carte scolaire, mise en place des PAS, suppression des BDFC …), justifiées par des besoins d’uniformisation ou d’amélioration du système, visent en réalité à réduire les coûts, et ce sont les enseignants qui en font les frais. Ainsi, les petits avantages propres à certains départements, comme des aménagements spécifiques facilitant la direction d’école, disparaissent. Partout, on élargit les missions, on réduit les décharges horaires, on ferme des postes, on ferme des classes ou on fusionne des écoles. Faire “plus avec moins” pour grappiller des ETP (équivalents temps plein) semble le nouveau mot d’ordre. Or, l’école est déjà au bord du dépôt de bilan éducatif et en pleine faillite sociale. Aujourd’hui, le désenchantement de la profession est tel que ce métier autrefois valorisant est devenu, en quelques décennies, l’un des moins attractifs, voire l’un des plus repoussants.
Lire la suite