L’école de la confiance était, on s’en souvient, la formule de com’ trouvée par Jean-Michel Blanquer pour exprimer sa défiance réelle envers les personnels de l’Éducation nationale et leurs représentants. Rarement, dans notre histoire, on aura vu une aussi belle antiphrase.
Le SNALC le rappelait le mois dernier aux députés de la commission éducation : ce n’est pas parce que Blanquer est parti que la confiance, elle, est revenue. Bien au contraire : ministre après ministre, on a pu constater que les personnels de l’Éducation nationale étaient toujours soupçonnés d’incompétence. Les professeurs des écoles, agents de catégorie A, sont traités comme s’ils étaient à la fois de parfaits incapables et des empêcheurs de tourner en rond. Dernier exemple en date : des programmes qui ressemblent davantage à un livre de recettes de cuisine qu’à un ensemble de contenus à transmettre dans le cadre de la liberté pédagogique. Entre les injonctions sur les durées quotidiennes et hebdomadaires, les nombres de mots à faire lire à la minute et les listes de points de vigilance, ces programmes sont tout simplement impossibles à mettre en œuvre, et le professeur des écoles sera forcément fautif. Heureusement, une IA maison à 20 millions d’euros pourra bientôt vous aider à préparer vos cours, car visiblement vous n’en étiez pas capable seuls.
Et que dire de l’école inclusive ? Professeurs et AESH sont logés à la même enseigne. Non seulement on ne leur reconnaît aucune compétence, mais de surcroît on ne leur permet pas d’y voir plus clair. Vous voilà coupables de tout sans être responsables de rien.
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