Plus un radis pour la pédagogie ?

Le professeur des écoles se distingue par son implication matérielle au service de sa pratique professionnelle. Malheureusement, comme le veut l’adage, « le mieux est l’ennemi du bien ». Le SNALC explique pourquoi il faut bannir cette pratique, quitte à renoncer à certains projets.

Exploration de vide-greniers à la recherche d’un jeu de société pour la classe, séance de shopping pour mener à bien un projet, aménagement d’un coin jeu pour la salle de classe avec son propre matériel… Les occasions de dépenser son temps et ses deniers personnels ne manquent pas pour les professeurs des écoles. Parfois, ils se font rembourser par la coopérative scolaire (dont le fonctionnement archaïque bien qu’indispensable mériterait d’être questionné), mais c’est loin d’être systématique. Le budget ainsi consacré à la pratique professionnelle peut vite devenir conséquent si l’on inclut les frais liés aux déplacements occasionnés.

Dans quelle autre profession, un salarié accepterait-il d’investir autant sur sa trésorerie et son temps personnel pour combler la déficience de moyens ? Imagine-t-on d’autres professionnels aller chercher du matériel sur leur temps libre en utilisant leur véhicule et leur argent ? C’est pourtant ce que font nombre de PE consciencieux et désireux de donner du sens à leur pédagogie.

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Le mot du président : l’école sans la confiance

Jean-Rémi GIRARD
Président national

L’école de la confiance était, on s’en souvient, la formule de com’ trouvée par Jean-Michel Blanquer pour exprimer sa défiance réelle envers les personnels de l’Éducation nationale et leurs représentants. Rarement, dans notre histoire, on aura vu une aussi belle antiphrase.

Le SNALC le rappelait le mois dernier aux députés de la commission éducation : ce n’est pas parce que Blanquer est parti que la confiance, elle, est revenue. Bien au contraire : ministre après ministre, on a pu constater que les personnels de l’Éducation nationale étaient toujours soupçonnés d’incompétence. Les professeurs des écoles, agents de catégorie A, sont traités comme s’ils étaient à la fois de parfaits incapables et des empêcheurs de tourner en rond. Dernier exemple en date : des programmes qui ressemblent davantage à un livre de recettes de cuisine qu’à un ensemble de contenus à transmettre dans le cadre de la liberté pédagogique. Entre les injonctions sur les durées quotidiennes et hebdomadaires, les nombres de mots à faire lire à la minute et les listes de points de vigilance, ces programmes sont tout simplement impossibles à mettre en œuvre, et le professeur des écoles sera forcément fautif. Heureusement, une IA maison à 20 millions d’euros pourra bientôt vous aider à préparer vos cours, car visiblement vous n’en étiez pas capable seuls.

Et que dire de l’école inclusive ? Professeurs et AESH sont logés à la même enseigne. Non seulement on ne leur reconnaît aucune compétence, mais de surcroît on ne leur permet pas d’y voir plus clair. Vous voilà coupables de tout sans être responsables de rien.

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Numéro 1504 : 3 octobre 2025, lecture en ligne


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