Une grève majoritaire, et même aux deux tiers, dans le premier comme dans le second degré : voilà ce qu’on obtient lorsque l’on déclare que les personnels n’ont pas tout compris et qu’ils n’ont aucune raison de faire grève.
Deux mois qu’on nous balade avec une « revalorisation salariale » dont on ne connaît toujours pas le montant, le calendrier, les modalités ou les conditions. On nous promet monts et merveilles, sans jamais rien chiffrer. Le ministre écrit aux collègues (en en oubliant certains). Il tweete que les pensions ne baisseront pas, en contradiction avec les propos du président de la République et avec ce qui nous est dit en réunion dans son propre ministère.
Le SNALC n’est pas dupe. Il sait décrypter le langage Blanquer. Il sait que notre ministre a déjà fait passer l’obligation de la deuxième heure supplémentaire comme une revalorisation. Qu’il considère que l’augmentation du budget due au vieillissement de nos professions est une hausse du pouvoir d’achat. Que les 30 pauvres euros bruts en moyenne du PPCR, gelés pendant un an par son gouvernement, c’est grâce à lui. Et le SNALC a bien compris que le fameux « métier d’enseignant du 21e siècle » dont il nous parle est le faux-nez du « travailler plus pour gagner à peu près la même chose ».
De tels messages adressés à des professions en crise ne peuvent être entendus, surtout quand les agents constatent dans le même temps que leur charge de travail augmente et que leurs conditions de travail se dégradent. Dernier avatar en date, les 50 euros annoncés par paquet de copies pour les épreuves d’E3C : de qui se moque-t-on ?
Le SNALC porte la parole des personnels sur tous les sujets, depuis les PIAL jusqu’aux GRETA, de la direction d’école aux épreuves du bac, de l’enseignement adapté aux séries technologiques, des effectifs en primaire et au collège à la transformation des classes préparatoires.
Et cette parole a été d’une clarté sans appel le jeudi 5 décembre dernier : nous ne serons pas les dindons de la farce. Nous demandons une revalorisation importante de la part fixe de notre rémunération. Nous n’accepterons pas qu’on casse nos retraites.
Le président national,
Jean-Rémi GIRARD
le 6 décembre 2019