Lors de son audience par la commission éducative de l’Assemblée nationale, le ministre Blanquer a annoncé vouloir fixer un seuil maximal de 15 élèves par classe/groupe, pour la réouverture progressive des écoles, collèges et lycées.
Pour le SNALC, c’est un chiffre inacceptable. Le ministre l’a d’ailleurs dit lui-même : « le chiffre de 15 n’est pas encore un chiffre consacré ». Dans ce cas, pourquoi le donner publiquement, alors qu’aucune discussion sur cette hypothèse n’a encore été menée avec les syndicats représentatifs ? On ne peut en même temps se prévaloir du dialogue social avec l’ensemble des partenaires, et présenter publiquement des scénarios qui n’ont fait l’objet d’aucun dialogue préalable.
De même, pourquoi, pour justifier la réouverture et ses modalités, se référer uniquement à un avis écrit de l’académie des sciences allemande ? Alors que nous savons tous que la situation allemande est très différente de la situation française. À noter que ce chiffre de 15 provient de cet avis, mais précisé ainsi en langue germanique: « une taille de groupe de 15 élèves maximum serait possible si de grandes salles de classe étaient disponibles ». Au vu des salles dans nos écoles et établissements, le SNALC l’affirme sans détours : cette taille de groupe est incompatible avec la distanciation. Actuellement, les groupes accueillis (enfants des personnels soignants) ont un maximum de 8 à 10, et sont très souvent moins nombreux.
Le SNALC renouvelle son exigence d’obtenir un avis écrit du conseil scientifique français, à partir de la situation en France (et non en Allemagne ou au Danemark), d’ici la fin du moins d’avril. Pour le moment, nous sommes stupéfaits de la façon dont l’annonce de réouverture progressive du président de la République est gérée au niveau de l’information des personnels, parents, élèves et de l’ensemble des citoyens sur les questions de santé et de sécurité.
Le SNALC a pris note que, quel que soit le scénario retenu, les personnels ou élèves vivant avec des personnes à risque resteront chez eux, ce qui est conforme à la demande que nous avons faite auprès du ministre. Il a également pris note que « quand les critères sanitaires “socles” ne seront pas réunis, nous ne rouvrirons pas ». Le SNALC saura le rappeler.