En 2019-2020, l’Éducation nationale recensait 154.863 personnels d’assistance éducative, dont 62.812 AED et 92.051 AESH, tous contractuels donc tous précaires !
Entre 2008 et 2019, l’effectif des personnels d’assistance éducative a été multiplié par 2. Toutefois, sur cette période, le nombre d’AED a baissé de 2.4% et le nombre d’AESH a explosé, passant de 16.670 en 2008 à 92.051 en 2019, soit multiplié par 5.5.
Les AESH sont en moyenne plus âgés (44,4 ans) que les AED (29,7 ans). Si la part des moins de 35 ans est très élevée parmi les AED (78 %), en raison de la présence de nombreux étudiants, cette part de jeunes n’est que de 19 % chez les AESH, alors que la part des femmes y est particulièrement élevée (93 % de femmes parmi les AESH pour 60% de femmes parmi les AED).
La moitié des AESH exerce leurs fonctions dans le 1er degré (45.931), un tiers dans le second degré (29.165) et 18 % dans l’un ou l’autre de ces degrés (16.955), suite à la création des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL). Alors que la quasi-totalité des AED exerce dans le second degré (98,8%).
Le temps incomplet concerne 80 % des personnels d’assistance éducative, dont 55 % des AED et 98 % des AESH. En revanche, ces dernières années, la forte augmentation des recrutements des AESH, emplois fortement féminisés, a provoqué une hausse du temps incomplet féminin, passant de 63 % en 2008 à 84 % en 2019. L’augmentation est moins forte pour les hommes (respectivement 52 % à 61 %).
Les rémunérations sont par conséquent très faibles. En 2018, en France (hors Mayotte), les agents contractuels non enseignants percevaient en moyenne 958 euros nets mensuels. Toutefois, ce niveau de salaire est largement déterminé par celui AED et des AESH, ces derniers représentant la majorité des personnels non enseignants non titulaires du ministère. Si les salaires sont si faibles, c’est certes en raison du poids très fort des temps incomplets – quotité travaillée moyenne très légèrement supérieure à 78% chez les AED et d’à peine 62 % chez les AESH – mais également parce que tous les AED et environ 70% des AESH sont rémunérés à l’indice plancher 329 (soit au SMIC).
Si l’augmentation des effectifs, synonyme de recrutements peut être perçu comme un point positif, le SNALC ne peut pas admettre que les années scolaires se succèdent sans amélioration en termes de rémunération pour ces agents. AED et AESH ont des salaires indécents eu égard au rôle majeur qu’ils assurent dans notre institution et à leurs missions, qui de plus ne cessent de s’élargir tout en se complexifiant. L’urgence est une revalorisation immédiate et conséquente de leurs salaires.
Invité prochainement à un groupe de travail au ministère sur le bilan social, le SNALC demandera qu’un document aussi riche (par le nombre de thèmes et d’indicateurs) dédié uniquement aux contractuels, dont les AED et AESH, soit réalisé et publié annuellement par l’Éducation nationale. Par exemple, il n’est pas acceptable, dans le cadre d’un dialogue social qui se doit d’être constructif, que nous ne disposions d’aucune donnée sur les démissions et le turn-over de ces personnels. Mais le ministère est-il prêt à nous fournir des statistiques détaillées sur les conditions d’emploi, de travail et de rémunération des AED et AESH ? Sachant que ces données ne pourraient que donner du grain à moudre au SNALC pour dénoncer la très grande précarité dans laquelle se trouvent AED et AESH…
Tableau AED – AESH par degré d’enseignement en 2019-2020.
Clic sur l’image