Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 2 mars 2021
En présence du directeur de cabinet et de la secrétaire générale du ministère.
Le chiffres, le protocole
Il y aura un conseil de défense ce 3 mars, pour étudier notamment la situation de certains départements. Peu de cas confirmés dans la zone A la semaine où elle est revenue de vacances. Environ 2 000 tests antigéniques réalisés, et taux de positivité très faible. En zone C et A, les chiffres d’hier font état d’un peu + de 20 structures fermées et 500 classes fermées : les chiffres remontent.
Sur la communication des chiffres de tests, on sera sur de l’hebdomadaire. On était à environ 3000 tests salivaires réalisés la semaine dernière dans la zone A (surtout jeudi et vendredi). La cible est de 50 000 sur la zone A (voir plus bas).
Deux marques de masques ont été retirées (l’un rétrécissait, l’autre était trop inconfortable à porter), et de nouvelles livraisons sont en cours pour les écoles et établissements concernés.
L’avis du SNALC
Le SNALC a rappelé la nécessaire prudence face à l’analyse des données chiffrées et aux projections que l’on peut faire à ce sujet. La semaine passée montre que la fameuse « courbe en cloche qui redescend » est en fait remontée.
Le SNALC est choqué de la publication un mois d’après de la note du Conseil Scientifique du 29 janvier portant les sur variants, les vacances scolaires et les perspectives pour mars. Nous nous étions étonnés précédemment de l’absence d’analyses des autorités de santé permettant d’étayer et d’expliquer aux personnels les décisions prises : nous comprenons mieux pourquoi. On a simplement choisi de ne pas publier les éléments disponibles.
Le SNALC rappelle sa revendication sur le « contact tracing », à savoir que les personnels (notamment enseignants et AESH) soient considérés cas contact selon les mêmes règles que les élèves de la classe (retour à la version précédente).
Sur la politique de tests, le SNALC est toujours en attente des fameuses données publiques qui doivent être affichées sur le site du ministère, promises à la réunion précédente. En leur absence, il constate des distorsions importantes dans la communication du ministre. Le 20 février sur BFM, il annonçait qu’entre 50 000 et 80 000 tests salivaires seraient réalisés la semaine dernière dans les établissements scolaires de la zone A. Il y a peu, il affirmait, toujours sur BFM, qu’il y en avait eu environ 50 000 réalisés. Et ce matin, cette fois-ci (pour changer un peu sur France Inter, il annonce que moins de 10 000 tests salivaires ont été réalisés la semaine dernière dans la zone A. En fait, c’est environ 3000 tests qui ont été effectivement réalisés. Si le SNALC comprend parfaitement qu’on n’organise pas ces tests d’un claquement de doigts, notamment au retour d’une période de congés scolaires, cela n’autorise pas à mentir sur des médias nationaux.
L’organisation de l’année
Le groupe de travail de jeudi avec la DGESCO permettra d’approfondir ces questions, avec la question d’éventuelles adaptations locales. Ce sera aussi abordé lors du conseil de défense de mercredi.
L’avis du SNALC
Le SNALC est un syndicat persévérant et opiniâtre. Il a donc rappelé qu’il existe des mesures médianes entre la fermeture complète et l’ouverture à 100% des écoles et des établissements, auxquelles on a d’ailleurs recours dans la majorité des lycées publics et dans des collèges situés dans des zones de transmission forte du virus (et de l’un de ses variants). Nous demandons à ce qu’une campagne nationale d’information sur le sujet à destination de l’ensemble des personnels soit faite afin de pouvoir travailler localement sur des organisations alternatives qui pourraient être utiles dans les semaines qui viennent, y compris en lien avec les collectivités locales pour la mise à disposition de locaux. Pour nous, la situation actuelle pourrait susciter de nouvelles demandes par rapport à celles qui ont été faites en novembre.
La vaccination, les personnels
Rendez-vous rapide avec les représentatifs pour discuter d’une possible reconnaissance indemnitaire pour les personnels de santé du ministère, au vu de la situation.
Sur les contractuels recrutés entre novembre et février, l’autorisation de reconduction des contrats a enfin été obtenue, sur la base des recrutements déjà opérés. Ce sera a minima un contrat de trois mois, et la possibilité d’aller jusqu’à la fin de l’année scolaire est étudiée.
Aucun élément sur la vaccination des personnels n’a été abordé par le ministère
L’avis du SNALC
Le SNALC est très agacé de voir que la communication sur la priorité à la vaccination pour les personnels de l’Éducation nationale a été une complète catastrophe industrielle. Après nous avoir assuré d’une forme de priorité dans la troisième phase, après que le ministre a même communiqué sur une date, nous nous retrouvons aujourd’hui avec une fin de non-recevoir, actée lundi soir par le ministre de la santé au journal de 20h. C’est une nouvelle marque de mépris envers les personnels de l’Éducation nationale. Pour le SNALC, les personnels récoltent avant tout ce que le ministre a semé. À force de dire partout que l’École n’est pas un lieu de contamination, qu’on se contamine davantage en vacances, etc., il ne faut pas s’étonner du résultat.
La politique des tests
Un avis positif de la Haute Autorité de Santé a permis de déployer les tests salivaires. On est en capacité de faire 300 000 tests salivaires par semaine « en régime de croisière » (mais il y a une montée en charge, donc après la mi-mars). Le déploiement est en priorité sur les écoles primaires. Cela repose sur les laboratoires, ARS, rectorats… Il faut repérer les laboratoires en capacité de faire les tests (offre non homogène sur l’ensemble du territoire), de repérer les zones de circulation plus actives du virus, on recueille les autorisations parentales, etc. Cela prend un peu de temps. Le processus n’a été engagé qu’en fin de semaine dernière en zone A (quelques dizaines d’école). Les personnels de laboratoire viennent dans les écoles, supervisent. Dans certains cas, il y a articulation avec les personnels de santé scolaire. Dans l’action de dépistage, les enseignants ne sont pas mis à contribution sur l’acte médical : il n’a pas été question de faire appel à eux. Il y a un recrutement de 1700 « médiateurs lutte anti-COVID » pour venir en soutien des personnels de santé scolaire. On a des profils type étudiants en médecine, et d’autres avec un profil + « administratif ». Réunion en fin de semaine avec les associations d’élus pour rendre la campagne la plus efficace possible (certaines collectivités ont déjà fait des offres de service). L’Éducation nationale a démontré en interministérielle la nécessité d’un soutien à ses personnels de santé.
On constate une nette hausse du taux d’acceptabilité avec les tests salivaires. Ces tests sont pris en charge financièrement par la sécurité sociale, donc on est dans le droit commun en termes de remboursement pour les tests analysés en laboratoire : gratuité totale pour les moins de 18 ans ; contribution forfaitaire d’un euro pour les 18 ans et + actuellement. Le ministère essaie de faire évoluer cela en lien avec le ministère de la santé.
L’avis du SNALC
Au-delà des questions de chiffres, le SNALC est revenu sur les modalités de réalisation de ces tests. Nous refuserons et ferons refuser que les personnels enseignants, CPE, AED… puissent être chargés de faire passer ces tests (ce qui a été localement le cas la semaine dernière). Les échanges que nous avions eu jusqu’à présent avec le ministère n’avaient pas été rassurants, mais nous prenons acte de l’engagement annoncé par le ministère selon lequel les enseignants ne sont pas mis à contribution sur l’acte médical. Le SNALC demande qu’une directive écrite soit envoyée dès aujourd’hui aux recteurs, DASEN, IEN… avec copie au organisations syndicales représentatives, pour expliquer noir sur blanc les conditions de réalisation des tests de dépistage (qu’ils soient ou non salivaires) et le rôle des 1700 « médiateurs ». Nous sommes heureux de voir que pour recruter des « médiateurs », le budget est plus facilement débloqué que pour prolonger les contrats d’enseignants et d’assistants d’éducation permettant à notre École de fonctionner.