Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 26 mars 2021
En présence du ministre.
Le ministre explique qu’il faut donner le sentiment d’une unité aussi forte que possible, et étudier le rapport avantages/inconvénients. Il revient sur le fait que nous sommes le pays qui est parvenu à garder le plus les écoles ouvertes. Il regrette de voir ses propos caricaturés : il est conscient que l’école est sous tension actuellement.
En conclusion, le ministre note les convergences sur les décisions à prendre dans les jours qui viennent, notamment sur la question des demi-jauges.
Les chiffres, le protocole
Pour le ministre, « le taux de positivité à l’école est inférieure à ce qu’il est en population générale » (entre 0,3 et 0,6%).
L’avis du SNALC
Le SNALC estime que la communication ministérielle s’est encore dégradée (dernier avatar : « Aller à l’école, c’est rester en bonne santé »). La position du ministre n’est clairement plus tenable, et il doit abandonner son éthique de conviction au profit d’une éthique de responsabilité.
Les chiffres de cette semaine sont très mauvais et appellent des mesures fortes et rapides, à défaut d’avoir écouté les avis du SNALC et d’avoir anticipé sur la situation. Le SNALC rejoint les remarques sur le fait que le ministre compare des chiffres non comparables en termes de positivité.
L’organisation de l’année
Le ministre entend dans le débat public des propositions de tous ordres. Il plaide pour des mesures ciblées territoriales. Il rappelle qu’on ferme des classes et des établissements en fonction de la situation. Il pourrait y avoir une fermeture plus automatique des établissements dans les régions confinées.
Le ministre signale que les vacances lui paraissent relever de la « pensée magique », et ne pense pas qu’avancer les vacances serait la solution.
On peut discuter sur les cantines mais rien de cadré n’est proposé par le ministre.
L’avis du SNALC
Le SNALC pose clairement la question de la nécessité d’une fermeture totale ou partielle des écoles, collèges et/ou lycées. Le SNALC a toujours dit que s’il fallait faire un choix entre le système de santé et l’école, il fallait tout faire pour que le système de santé puisse tenir.
Le SNALC demande que les autorités sanitaires (Conseil scientifique, HCSP – et pas la société de pédiatrie, qui n’est pas une autorité sanitaire de référence) soient consultées en urgence, avec communication publique sans délai de leurs préconisations. Le SNALC n’a pas de souci à ce que l’on travaille à une modification d’urgence du calendrier scolaire si cela est jugé pertinent par les autorités sanitaires (mais si possible pas annoncées deux jours avant).
Le SNALC demande qu’on ne réserve pas les organisations à 50% aux seuls lycées des départements confinés : il faut anticiper et élargir le dispositif dans le pays, et pas uniquement au niveau des lycées. Le SNALC demande un cadrage réel de ces mesures, qui évite clairement des organisations qui ne limitent en fait pas correctement le brassage.
Le SNALC rappelle la nécessité d’examiner rapidement un certain nombre de situations liées aux examens : élèves du CNED, BTS.
Pour le SNALC, les cantines ne peuvent plus fonctionner en l’état et aucune adaptation cosmétique du protocole n’a d’intérêt. Il faut des mesures immédiates pour diminuer réellement les jauges, voire pour appliquer des mesures comparables à celles prises dans les restaurants d’entreprise (pas de vis-à-vis, 8m² par personne), en priorisant les élèves des familles les plus défavorisées.
La vaccination, les personnels
Le ministre a beaucoup insisté sur la vaccination et plaide pour la vaccination des professeurs. Cela dépend de la date d’arrivée des vaccins, bien entendu.
Sur les personnels, le ministre travaille à ce que l’on puisse rajouter des remplaçants encore pour terminer l’année scolaire.
L’avis du SNALC
Le SNALC a pris note de l’annonce faite par le Président de la République sur le retour d’une priorité vaccinale, qui correspond à une demande constante de notre organisation, portée récemment encore dans une lettre intersyndicale.
Le SNALC demande que la dégradation de la situation sanitaire soit prise en compte pour étendre le dispositif d’autorisations spéciales d’absence, notamment aux agents vivant avec une personne vulnérable. Il demande que l’on passe à des masques chirurgicaux pour tous les personnels en contact avec du public, notamment enseignants, CPE, AED et AESH, et FFP2 sur certaines situations professionnelles spécifiques.
La politique de tests
Pour le ministre, la politique tester/alerter/protéger a bien marché au premier trimestre mais déception sur les taux d’acceptation des tests nasopharyngés. On devrait avoir davantage de tests salivaires réalisés cette semaine. «Nous sommes le seul pays d’Europe à en proposer autant en milieu scolaire».
L’avis du SNALC
Le SNALC a pris connaissance de l’ajout d’éléments sur les tests dans le point statistique public hebdomadaire. Le SNALC signale que le fait de le limiter aux seuls tests salivaires fait que l’on n’a aucune visibilité sur ce qui se passe dans le second degré, où il n’y a pas de tests salivaires (et globalement très peu de tests tout court au vu de la faible acceptabilité, ce qui relativise la pertinence des chiffres sur les taux de positivité).
En Autriche, les élèves et enseignants sont testés chaque semaine grâce aux auto-tests qui coûtent bien moins cher (autour de 5 euros au lieu de 70 pour nous) et dont les résultats sont rapides (alors que certains en France n’ont reçu les résultats des tests salivaires qu’une semaine plus tard… https://www.rfi.fr/fr/europe/20210211-covid-19-l-autriche-rouvre-ses-%C3%A9coles-mais-teste-les-%C3%A9tudiants-et-enseignants-chaque-semaine et https://www.lesechos.fr/monde/europe/covid-lallemagne-louche-sur-la-campagne-de-test-autrichienne-1292887