Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 1er avril 2021
En présence du directeur de cabinet et de la secrétaire générale du ministère.
La fermeture, la reprise
Le ministère rappelle les raisons qui ont conduit aux annonces d’hier (une semaine à distance, deux semaines de congés, puis pour les collèges et lycées une nouvelle semaine à distance). Des dispositions vont être transmises aux académies dès aujourd’hui, y compris sur le dispositif d’accueil d’enfants des publics prioritaires, qui devrait ressembler à celui de l’an passé. Cela inclura les enfants d’enseignants. Le protocole sanitaire est en cours de finalisation.
Chaque enseignant recevra un message avec les ressources qui sont disponibles. Une réunion sera organisée avant la reprise du 26 avril.
Suite à nos interventions, le directeur de cabinet indique qu’il n’y a pas de caractère d’obligation pour les personnels à rejoindre les structures scolaires ; l’enseignement est à distance ; on ne va toutefois pas interdire à un enseignant d’aller dans son établissement non plus. Il y aura des modalités de fonctionnement a minima sur certaines fonctions : on sera clair avec les collectivités sur le régime de fonctionnement.
Pour information, on était à 8000 classes fermées avant les annonces et sur une augmentation des cas confirmés d’élèves (plateau entre 6000 et 7000 cas par jour au niveau des chiffres du ministère). 238 000 tests salivaires ont été réalisés la semaine passée dans les écoles.
L’avis du SNALC
En introduction, le SNALC rappelle une phrase de son compte rendu de réunion de la semaine dernière, à laquelle participait le ministre : « Le ministre signale que les vacances lui paraissent relever de la « pensée magique », et ne pense pas qu’avancer les vacances serait la solution. ». Il signale son ras-le-bol de cette communication où l’on se compare aux autres pays : cela doit cesser.
Le SNALC a proposé depuis juin 2020 la possibilité de mettre en œuvre des solutions pour maintenir au maximum nos écoles, collèges et lycées ouverts, avec notamment la possibilité de mettre rapidement en place des demi-groupes à tous les niveaux du système éducatif. Cela demandait de l’anticipation, des moyens humains et financiers, du matériel… toutes choses qui n’ont pas eu lieu. Le SNALC a tout fait à son niveau pour éviter cette fermeture. Nous demandons dès à présent un nouveau point sanitaire avant le retour des vacances pour pouvoir faire un état des lieux.
Le SNALC ne veut pas revivre les tensions de l’an dernier : il demande l’envoi d’une directive claire aux recteurs, DASEN, IEN, chefs d’établissement… afin que seules les personnes absolument indispensables au fonctionnement de l’établissement aient à s’y rendre, et qu’on ne force personne à venir faire du « distanciel » depuis l’établissement. Le SNALC rappelle que cela doit concerner les AESH qui, en l’absence d’élèves à accompagner, n’ont pas à être en présentiel.
Le SNALC rappelle que de nombreux élèves ne disposent pas des conditions ni du matériel pour suivre correctement cette continuité pédagogique, qui n’est synonyme pas de « classes virtuelles ». Les collectivités locales ont eu des politiques très diverses en la matière et l’État n’a strictement rien mis en place, donc nous perdrons évidemment des élèves. Il ne suffit pas de dire qu’« on doit pouvoir distribuer du matériel informatique aux familles qui en manqueraient encore » (propos du ministre) pour que cela permette miraculeusement de financer des achats d’ordinateurs. Mais cela ne fait qu’un an que le SNALC a alerté le ministère sur ce point…
Le SNALC demande aussi de préciser les modalités liées à l’accueil des enfants de catégories prioritaires.
Le SNALC demande si des mesures spécifiques pour l’Outre-mer sont prévues. Il rappelle qu’il faut être précis en termes de communication à ce sujet : le message écrit du ministre précise bien que l’Outre-mer est exclu des mesures annoncées hier ; il faut que cela soit aussi clair dans les communications orales (y compris par vidéo).
Le SNALC signale que nous avons 3 à 4 semaines pour préparer le retour de nos élèves en présence, en espérant que l’évolution de la pandémie nous permette de reprendre aux dates annoncées. Nous ne voulons pas revenir au bricolage que nous avons connu jusqu’à présent. Nous demandons donc que l’on prépare la possibilité que la reprise se fasse en demi-groupes avec un cadrage national, avec un protocole pour les cantines qui s’aligne sur celui des restaurants d’entreprise, et avec la fourniture de masques chirurgicaux pour les personnels, et FFP2 pour celles et ceux qui sont en contact direct et répété (comme les AESH). Le fait de mélanger les élèves de plusieurs classes à l’école primaire pour pallier les absences d’enseignants doit être interdit.
L’organisation de l’année, les examens
Cela sera vu lors de la prochaine réunion.
L’avis du SNALC
Le SNALC rappelle sa demande de date butoir concernant les épreuves d’examens de cette fin d’année. Il redemande l’annulation du grand oral, qui n’a pas pu être correctement préparé (en premier lieu par l’institution elle-même). Nous ne voulons pas en arriver à un conflit ouvert sur ce point mais nous y sommes prêts. Sur les autres épreuves (de l’ensemble des examens), le SNALC n’est par principe pas favorable au contrôle continu, mais au vu de la période d’incertitude que nous vivons, il ne cherchera pas à polémiquer quant à la décision finale que le ministre prendra.
Le SNALC réitère sa demande concernant les élèves du CNED règlementé, sur les PFMP dans la voie professionnelle. Il rappelle la diversité des situations en BTS et envoie aujourd’hui même un courrier à la DGESIP sur ce point. Cela ne doit pas empêcher le ministère de prendre langue avec le supérieur sur ce point. Il faut aussi rassurer les étudiants en CPGE sur la tenue des concours (par écrit).
Le SNALC continuera de participer aux échanges avec la DGESCO sur la question des éventuels aménagements pédagogiques à prendre pour l’an prochain.
La vaccination, les personnels
Sur la vaccination, cela sera abordé lors de la réunion suivante.
Sur les concours de recrutement, ils sont maintenus à ce stade. Les protocoles sanitaires sont stricts et assurent l’organisation des épreuves dans des conditions de sécurité. Cela est cadré au niveau de la fonction publique.
L’avis du SNALC
Le SNALC rappelle l’engagement du Président de la République : une « stratégie spécifique » pour les « professions exposées », « en particulier nos enseignants ». Nous demandons, comme nous l’avons déjà fait dans un courrier intersyndical, à ce que cela se traduise par une priorité vaccinale pour les personnels volontaires en contact avec du public (notamment enseignants, CPE, AED, AESH…). Nous demandons que les modalités et le calendrier soient précisés le plus rapidement possible.
Nous ne comprenons pas les propos du ministre ce matin sur une grande chaîne de radio (peut-être une confusion ?), qui a expliqué que cela concernerait les « professeurs en contact d’élèves en situation de handicap ». Les élèves en situation de handicap n’ont rien à voir avec le fait que nos professions soient exposées. Cela relève d’une vision datée, paternaliste et fausse de ce que sont le handicap et la diversité des situations que ce mot recouvre. Mais nous espérons que l’explication est liée à une erreur en direct, qui peut toujours arriver. En ce cas, il faut la corriger. (NDLR: apparemment, le ministre évoquait les enseignants travaillant dans des structures médico-éducatives spécialisées, ce qui est en soi pertinent, mais n’épuise clairement pas la priorité vaccinale).
La politique de tests
Les stratégies de tests sont en train d’être réalisées, notamment avec l’arrivée des autotests.
L’avis du SNALC
Le SNALC rappelle que les mesures prises vont sans nul doute avoir un impact sur le nombre de tests réalisés chez nos élèves. Nous demandons la garantie qu’au retour en présence, nous ayons des tests salivaires en nombre aussi bien dans le premier que dans le second degré, ainsi que des autotests. Pour teste/isoler/protéger, il faut tester, et bien davantage que nous ne le faisions jusqu’à présent.