Après une année 2020-2021 très dure, nous avions toutes et tous besoin de souffler un peu.
Il ne s’agit pas uniquement de la gestion erratique et pénible de la pandémie — souvenons-nous des belles promesses sur la vaccination prioritaire des personnels, ou encore des auto-tests à réaliser en établissement — mais bien de la casse continuée d’éléments de notre système éducatif.
Après les attaques violentes contre le paritarisme des années précédentes, il ne manquait plus que d’attendre la fin de l’année scolaire pour s’attaquer au baccalauréat. Un petit coup de Pierre Mathiot au Sénat pour tester la température de l’eau, accompagné de l’inénarrable SNPDEN, le syndicat des personnels de direction qui vous veut du bien (au ministère, pas aux personnels) ; un simulacre de dialogue alors que les décisions sont déjà prises ; et on finit par l’habituelle communication orwellienne, en disant « bonjour à l’expression des passions, aux approfondissements, à l’exigence ». À deux doigts de nous expliquer que ce n’est pas moins de bac, mais mieux de bac… Il faut dire que depuis que l’on a lu le ministre indiquer qu’ « en ouvrant techniquement et psychologiquement les chakras, nous créons les possibilités d’une transformation autoréalisée du système », on se demande si c’est encore Jean-Michel Blanquer qui communique, ou bien Skippy le grand gourou.
Mais ce n’est pas que le bac que l’on est en train de casser en cette fin de quinquennat. Visiblement, le ministre a décidé qu’après lui, le déluge. Les directeurs d’école ? Tadam ! une annonce sur le « statut d’emploi » qui fait l’effet d’une bombe à cinq minutes de la fin d’une réunion le 2 juillet. La liberté pédagogique ? Et hop ! création d’une hiérarchie intermédiaire de professeurs-inspecteurs pour vous inciter à mieux évaluer.
Quant à nos rémunérations, on est habitué, c’est en fin de quinquennat qu’on commence à s’en soucier. Trop tard et trop peu, comme toujours. On fixe des objectifs pour 2026 (2000 euros nets en début de carrière pour les enseignants, il paraît), mais on est infoutu de programmer les augmentations permettant d’atteindre ces objectifs au-delà de 2022. Des centaines d’heures de « Grenelle de l’éducation » pour ne pas tenir l’engagement final d’un passage devant le parlement. Des kilomètres de réunions d’« agenda social » pour nous expliquer qu’on fait ce qu’on peut dans une enveloppe budgétaire fermée et qui ne répond pas à la crise structurelle de l’institution. Un an pour reprendre le travail sur les AESH !
Le SNALC n’est ni un syndicat d’accompagnement, ni une carpette. Il défend vos intérêts, et utilisera tous les moyens à sa disposition pour le faire en cette année 2021-2022. Il sait la jouer collectif quand il estime que c’est nécessaire ; il peut vous fournir les outils pour vous défendre, et même pour contre-attaquer. Je remercie l’ensemble de nos adhérents pour la confiance qu’ils nous portent, et j’invite celles et ceux qui hésitent encore à lire notre dossier du mois, qui vous dira tout sur cette organisation inclassable que j’ai l’honneur de présider.