A cause du protocole parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) signé en 2015, il n’existe plus ni évaluation annuelle (ancienne note administrative) ni inspections tout au long de la carrière, mais au maximum trois rendez-vous de carrière. Rappelons la liste des signataires de cet accord pour ceux qui ont la mémoire courte ou très sélective : FSU, UNSA, CFDT, CGC, CFTC.
Le ministère et les signataires nous disent régulièrement que le PPCR est un progrès entré dans les moeurs. Dans la réalité, ce sont des grilles qui servent aux services des DASEN, recteur ou ministre pour établir une appréciation finale. Celle-ci est utilisée dans le peu qu’il reste d’avancement accéléré en classe normale : gain d’un an pour les changements d’échelon du 6° au 7° et du 8° au 9°. Il est donc difficile de sortir de la cadence unique prévue par le protocole PPCR.
Pour le grade hors classe, l’appréciation peut retarder une promotion de plusieurs années. Presque deux tiers des promus selon le corps et l’affectation le sont avec une appréciation excellente ou très satisfaisante mais cela ne signifie pas que l’appréciation suffit. L’ancienneté reste déterminante : les personnels au 11° échelon et dans la dernière année du 10° restent la majorité des promus.
Les défenseurs de ce système auquel le SNALC s’est toujours opposé, affirment que l’évaluation des enseignants doit être décorrélée de tout avancement ou promotion et que tous doivent avancer selon un rythme unique. Ce sont les mêmes qui ont versé des larmes de crocodiles lorsque, conséquence logique du PPCR, la réforme de la fonction publique a réduit les compétences des CAP. Comprenne qui pourra…
La logique est la même pour le grade classe exceptionnelle et l’échelon spécial, mais cette fois avec une évaluation annuelle à partir des avis des chefs d’établissements et corps d’inspection.
Au final, entre valeur professionnelle et ancienneté, quel est le critère le plus important ? Le système actuel répond par un mélange des deux qui peine à convaincre. Dans l’objectif du PPCR qui est l’uniformisation des carrières, il est logique que l’ancienneté prime quasi exclusivement en première partie de carrière et de manière à peine plus nuancée lors des promotions de grade.