UNE FOIS DE PLUS, NOS DIRIGEANTS EXIGENT DE NOUS L’INACCEPABLE 
En période de pandémie, en présence d’un virus dont on ne sait finalement que peu de choses sur sa dangerosité potentielle, on vous demande selon les circonscriptions pour le primaire, selon les établissements pour le secondaire, tantôt à l’écrit, tantôt à l’oral, d’être présents à l’école, au collège, au lycée alors que les élèves n’y sont pas ? Comme lors de la canicule durant laquelle les élèves furent préservés, à domicile, alors que la hiérarchie a exigé votre présence improductive et stérile dans des locaux à plus de 40 degrés pour le simple principe de ne pas vous offrir un jour ? Alors que vous n’avez jamais compté vos heures ! Et même pour les personnels en difficulté de santé ! Pourtant, le Ministère a été clair lors de la réunion de ce vendredi 13 mars 2020 : les personnels doivent à tout prix rester chez eux et opter pour le télétravail.

Or, ce n’est pas forcément ce que la hiérarchie directe vous a demandé localement. Et notre Ministre n’a pas été clair dans ses propos ce samedi 14 mars. L’Éducation nationale vogue à l’aveugle. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Parents d’enfants de moins de 16 ans : remplissez le formulaire approprié et renvoyez-le. Et n’y allez pas lundi. Respectez-vous, respectez votre famille !

Si vous n’avez pas d’enfant de moins de 16 ans, peut-être votre santé ne vous permet-elle pas pour autant de prendre ce genre de risque. Ou alors vous occupez-vous d’un ascendant fragile ? Vous allez le condamner au nom d’un Etat qui fait peser sur vous les responsabilités qu’il ne prend pas ? Le SNALC ne permettra pas que vous soyez les liquidateurs d’une situation que le gouvernement a éludée si longtemps. Un gouvernement qui retire les enfants des écoles mais autorise le vote pour les élections municipales à l’unanimité des partis politiques français qui cautionnent cela ? Il y a danger…mais avant tout, il faut voter ! Une fois de plus, le SNALC est fier de ne pas faire partie des syndicats politisés. Priorité à votre santé et à celle de vos proches ! Le SNALC est également fier de ne pas verser dans les bons sentiments et le politiquement correct comme certains syndicats qui, en vantant les mérites d’enseignants qui seront « à la hauteur », mettent une fois de plus en danger les enseignants et leurs proches qui seront ainsi des vecteurs de propagation d’un mal que l’on ne comprend ni ne maîtrise. C’est sûr que le système fonctionnera mieux quand tout le monde sera sous respirateur artificiel ! Il y a une différence majeure entre le courage qui sauve des vies et l’inconscience qui en condamne.

Bien entendu, le SNALC est responsable. Aussi, pour assurer la garde des enfants des personnels soignants, le SNALC propose que des roulements soient mis en place. Aucune raison d’exposer aux risques d’infection une équipe entière pour 8 ou 10 enfants là où un seul enseignant suffirait. Le volontariat est une base à privilégier. Arrêtons les excès de zèle dégoulinant de bons sentiments. Un sauveteur vous dira toujours que pour secourir, il faut d’abord veiller à ne pas se mettre en danger soi-même. Et on ne parle que de sauvetage pédagogique, relativisons. Le SNALC refuse que l’administration mette en danger la vie d’autrui. D’autant plus quand la finalité est imperceptible. La France a comptabilisé plus de 60 morts à cette heure où les recommandations commencent à peine à inciter à la prudence.

Une solution, pour les enseignants dispensés de présentiel a été avancée : l’école à la maison. Les cours à distance. Une fois n’est pas coutume, le ministère attend de vous une continuité pédagogique sans vous en donner les moyens numériques. Cela doit provenir d’en haut et on ne doit pas vous demander de pallier les manques organisationnels. Vous a-t-on équipés informatiquement pour vous acquitter de cette mission ? Non. Vous a-t-on formés ? Pas plus. Alors à vous de dire non ! Et en l’occurrence de fournir la version papier simplement photocopiée – et qui a fait ses preuves.

C’est pourquoi le SNALC rencontrera le Recteur et les DASEN ce lundi 16 mars 2020 pour exposer sans langue de bois son point de vue sur le contexte plus que préoccupant que nous traversons afin de faire cesser cette situation qui trouve prétexte dans l’urgence. Risquer la propagation de l’épidémie au nom de la continuité pédagogique ? Jamais de la vie ! C’est pourquoi le SNALC demande des réponses à l’administration. Le SNALC demande que la santé des enseignants et de leurs proches ne soient pas foulées au pied sous couvert de l’éternel discours culpabilisant qui scie les rotules d’une profession exsangue. La coupe est pleine.

En cas de demande abusive et hors sol d’une hiérarchie bien éloignée des problèmes que vous vivez et que l’on vous demande de combler ainsi que des risques que vous serez seuls à prendre, sans vous en donner les moyens ni aucune garantie de sécurité, contactez-nous. Nos corvéables directeurs sont malheureusement contraints d’assurer une permanence lundi par endroits, pour assurer une mise en route. Mais nos IEN sont aussi des fonctionnaires et peuvent très bien assurer les permanences suivantes et transmission du travail en format papier aux familles. Si on vous demande d’obéir en tant que fonctionnaire et de fonctionner, nous avons les moyens en tant qu’élus des personnels de vous défendre. Rejoignez-nous pour bénéficier de notre protection juridique GMF et faites-nous part de vos difficultés vis-à-vis de cette situation.
Vous n’êtes pas seuls : nous sommes avec vous.

Ange Martinez
Responsable Premier degré
SNALC Académie de Nice

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