L’École est au bord de la faillite. La contractualisation est devenue la solution pour pallier la pénurie d’enseignants. L’urgence de la situation ne permet pas à l’État d’envisager une alternative. Pourtant, il y avait des choses à faire depuis 30 ans pour éviter cela. Le SNALC avait alerté sur les dérives et les conséquences des choix qui avaient été faits pour l’École, pour les enseignants, pour les élèves.
Le SNALC connaît maintenant la technique pour tout ce qui touche à l’Éducation nationale. C’est avec un air faussement étonné mais vraiment hypocrite que nos responsables gouvernementaux découvrent un beau jour une situation critique résultant évidemment de décisions politiques prises auparavant en connaissance de cause. Comme il faut réagir rapidement quand ce n’est pas dans l’urgence, le ministère impose avec la même hypocrisie des mesures qui auraient été inacceptables hors contexte.
Si on ne peut vraiment pas dire que nous progressions beaucoup à tous les niveaux dans l’Éducation nationale, une chose est sûre, nous avons bien progressé dans l’art de la duperie. Il faut avoir un incroyable talent d’acteur pour réussir à faire croire à l’intérêt ou la nécessité d’une mesure alors que l’intérêt est purement et simplement économique. Car personne ne pourrait entendre qu’il faut faire des économies sur l’école et donc sur l’avenir de nos enfants…Pour ce faire, le ministère ment effrontément à tous : acteurs éducatifs, enfants, parents, enseignants…
L’Éducation nationale ment aux parents d’élèves quand elle dit que tout va bien, quand elle leur fait croire que leurs enfants seront bien formés et préparés pour affronter l’avenir, quand elle préfère leur dire qu’il n’est pas utile que leur enfant redouble.
L’Éducation nationale ment quand, pour fermer des structures adaptées mais trop coûteuses, elle dit aux parents d’enfants en situation de handicap que l’inclusion est primordiale et formidable, que tout sera mis en œuvre pour qu’elle soit réussie.
Le ministère ment aux enseignants quand il leur vend un nouveau système, une nouvelle prime, un nouveau statut « bien plus avantageux que le précédent ».
Le ministère ment encore aux enseignants quand il dit aux professeurs que finalement ils ne sont plus « excellents » mais sont juste « satisfaisants » et qu’ils ne peuvent malheureusement donc pas prétendre à la reconnaissance financière qui leur était due.
L’État ment honteusement au peuple français quand pour des raisons de crise de recrutement, il dit qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un bac+5 pour enseigner. Il devrait avouer que le recours aux contractuels est un moyen très intéressant et facile pour éviter une revalorisation coûteuse d’enseignants de niveau bac+5 en employant des profs sous-payés avec une formation low-cost.
Nous touchons le fond. Si nous croyions encore hier qu’il était impossible que l’on nous déconsidère davantage, nous étions complétement dans le faux.
Qu’en sera-t-il dans les années à venir ? Quelles seront les conséquences de la contractualisation sur notre statut, notre sécurité de l’emploi ? Car à quoi bon payer des enseignants bac +5 plus cher que d’autres pour le même boulot ? Nous ne pouvons que nous en inquiéter et nous ne pourrons pas dire dans quelques temps que le SNALC n’avait pas prévenu.
Aussi, il est grand temps d’inverser la tendance et de donner au SNALC le pouvoir de se battre pour sauvegarder notre métier, nos valeurs, notre école. Si vous partagez cette position, nous vous invitons en décembre 2022 à voter pour le SNALC.