Archives de catégorie : Actualité

Budget : l’éducation n’est pas une variable d’ajustement

Le SNALC a suivi l’intervention du premier ministre concernant l’ensemble des pistes envisagées pour le budget 2026.

Pour le SNALC, plusieurs mesures concernant notre système éducatif et les personnels qui y exercent vont aggraver la crise que nous connaissons depuis plusieurs années. L’« année blanche », traduite par l’absence de toute mesure de revalorisation, va aggraver notre manque d’attractivité. Rappelons qu’en 2025, l’immense majorité des personnels n’a déjà bénéficié d’aucune mesure, et que le point d’indice n’a pas attendu « le moment de vérité » pour ne pas suivre l’inflation. Pendant ce temps, pourtant, on continue de financer le Service National Universel (SNU), gadget politique qui devrait clairement être en tête de liste des réductions de dépenses envisagées.

Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur 3 est une folie. Nous avons déjà les classes parmi les plus chargées d’Europe, un secteur médico-social en déshérence et une école inclusive au rabais. Le Premier ministre s’est beaucoup appuyé sur des comparaisons avec l’Allemagne pour justifier nombre de ses mesures : il s’en est pourtant bien gardé concernant l’Éducation, et pour cause.

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Référentiel métier des directeurs d’école : courrier intersyndical à la ministre

à Madame Élisabeth BORNE
Ministre de l’Education nationale
110 rue de Grenelle
75357 Paris 07 SP

Paris, le 20 juin 2025

Madame la Ministre,

En tant qu’organisations syndicales représentatives, nous nous adressons à vous après le groupe de travail ministériel du mercredi 7 mai relatif à la présentation du projet de circulaire « référentiel métier des directeurs d’école ».

Alors que nos organisations ont des avis divergents sur la loi Rilhac, nous sommes unanimes dans l’analyse de ce nouveau texte, qui va modifier en profondeur le fonctionnement de l’école, en allant bien au-delà des cadres existants.

Le vocabulaire utilisé illustre bien le bouleversement souhaité. Il est notamment question de « stratégie pédagogique de l’école », de « stratégies éducatives », de « stratégies d’accompagnement ». Or, le fonctionnement de l’école et la pédagogie ne relèvent pas de stratégies, mais de synergies.

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Entre colère et dégoût

Un récent rapport de la Cour des comptes met en lumière l’échec désastreux du système scolaire et le niveau inquiétant des élèves entrant en sixième. Et, comme souvent dans notre ministère, quand on est incapable d’identifier les vraies causes d’un problème, on sort des explications bidon : statut des directeurs d’école, rythmes scolaires soi-disant inadaptés… ces recommandations déconnectées surgissant comme par hasard au moment où le chef de l’État lance une convention citoyenne sur les temps de l’enfant, et donc les rythmes scolaires.

Si ces recommandations de la Cour des comptes ne relèvent pas d’une volonté politique à peine voilée de promouvoir une idéologie en vogue, elles révèlent – et c’est pire – une profonde méconnaissance du terrain éducatif.

Car l’échec scolaire ne dépend absolument pas du nombre de demi-journées passées à l’école, ni d’une organisation administrative prétendument défaillante. Non, cet échec est avant tout le fruit des politiques désastreuses qui se succèdent dans l’Éducation nationale depuis plus de 40 ans.

Dans les années 70, une classe de 30 élèves à l’école primaire n’avait rien de choquant ni d’inquiétant. Selon les anciens, cela fonctionnait. Mais c’est à cette période, avec le lancement du collège unique, que l’idée de différenciation pédagogique a émergé. Si le concept de “pédagogie différenciée” n’a été formalisé qu’en 1974, il ne s’agissait encore que d’expérimentations. Aujourd’hui, le SNALC ne remet pas en question la nécessité de différencier les enseignements, mais il en dénonce les limites. En effet, les conditions d’exercice et d’enseignement en 2025 et la diversité des niveaux des élèves d’une classe ne permettent plus du tout d’assurer une différenciation pédagogique efficiente.

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