Archives de catégorie : Actualité

Vers une autre direction

L’actualité du moment est marquée par les décrets autour de la direction d’école qui commencent à voir le jour. Ces décrets d’application inquiètent le SNALC depuis les prémices de la loi Rilhac, même s’il reconnaît volontiers que les écoles de grande taille puissent avoir besoin d’un mode gestion semblable à celui de petits collèges de taille similaire. Pour autant, les structures premier degré de plus de 20 enseignants représentent une toute petite partie des écoles et la majorité d’entre elles a besoin avant tout d’une vraie cohésion dans les équipes pour fonctionner. Et cela s’annonce mal.

C’est pourtant bien une autorité dite « fonctionnelle » qui sera donnée à tous les directeurs et directrices pour leur permettre d’assurer « le bon fonctionnement de l’école ». Cette autorité les obligera, souvent malgré eux, à faire des choix qui influeront forcément sur les conditions de travail quotidiennes des équipes. Alors que bon nombre d’enseignants, directeurs ou adjoints, nous écrivent déjà pour nous faire part de relations très tendues entre collègues, on imagine l’ampleur des tensions et conflits qui vont s’installer sous peu dans certaines écoles.

Mais quel sera réellement le pouvoir du directeur d’école ? Cela reste encore et toujours flou. Déjà ci et là, des propositions de lois tendent à donner un pouvoir (hiérarchique) au directeur de l’école, qui lui permettrait d’évaluer ses collègues par exemple. Sans aller jusqu’à imaginer qu’il pourrait être demandé à un directeur de donner des appréciations « à consolider » ou « excellent » à des collègues de son école, nul doute que l’autorité dite fonctionnelle obligera ces mêmes directeurs à « recadrer » d’une manière ou d’une autre des collègues qui ne suivraient pas ses directives.

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Crise des recrutements : réagissez, Monsieur le Ministre

Le SNALC tire la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années, mais c’est l’alerte pour catastrophe naturelle qu’il faudrait désormais déclencher : les résultats des admissibilités aux concours de l’enseignement sont abyssaux. Sauf que la catastrophe n’est pas naturelle : elle est fabriquée d’année en année par nos dirigeants.

Ainsi, dans le second degré, il y a désormais 101 admissibles pour 245 postes en allemand, et 47 pour 134 en lettres classiques. Il est probable ou certain que tous les postes ne seront pas non plus pourvus après les épreuves orales d’admission en éducation musicale, anglais, espagnol, lettres modernes, mathématiques et physique-chimie.

Dans le premier degré, c’est déjà la saignée à Créteil (737 admissibles pour 1166 postes), Versailles (833 admissibles pour 1285 postes) et en Guyane (80 admissibles pour 165 postes). Il est loin d’être certain que tous les postes pourront également être pourvus à Amiens, Bordeaux, Grenoble, Nancy-Metz, Orléans-Tours et Paris. Et le ratio admissibles/postes est également inférieur à 2 à Aix-Marseille, Dijon, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Nice, Reims, ainsi qu’en Martinique.

Ces chiffres épouvantables ne sont pourtant pas surprenants. Le ministère de l’Éducation nationale étudie lui-même avec précision son échec, que ce soit dans son enquête sur le temps de travail ou dans celle sur le bien-être au travail. Et ce n’est clairement pas le « travailler plus pour gagner plus » du pacte enseignant — qui nous fait une fois de plus passer pour des fainéants qui pourraient quand même faire un effort — qui va arranger quoi que ce soit.

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