Archives de catégorie : AESH

Troubles dys : une fatalité d’opérette ?

« Hélène.
– Qu’est-ce que je vous disais, la Fatalité.
Calchas.
– C’est votre excuse… »

La Belle Hélène
Opéra-bouffe en trois actes de Jacques Offenbach
Paroles de Henri Meilhac et Ludovic Halévy

Chez Offenbach, la Fatalité est l’excuse idéale d’Hélène, pour sa cuisse légère, lorsqu’elle abandonne son mari Ménélas pour suivre le beau Pâris. Les troubles dys, depuis quelques décennies, offrent eux aussi une excuse confortable, une Fatalité d’opérette, à l’échec scolaire cette fois.

En France, le nombre d’orthophonistes a augmenté de 72 % entre 1995 et 2010. En 2013, dans son essai A l’école des dyslexiques. Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ?, la maîtresse de conférence Sandrine Garcia montre que le diagnostic de dyslexie s’applique le plus souvent à des élèves dont les difficultés de lecture trouvent leur origine dans les modalités d’apprentissage auxquelles ils ont été confrontés, et non pas dans « des troubles spécifiques de l’apprentissage de la lecture » attribués à des déficits propres à l’enfant et que cette situation aboutit à une médicalisation abusive des difficultés prise en charge par des professionnels extérieurs à l’école, prêts à « traiter » le handicap prétendu « naturel » qui serait celui de l’enfant. [1]

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Spécialisé et inclusion : quand l’État fait des économies…

Le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés dans le premier degré est passé de 96.396 en 2004 à 200.421 en 2020 (chiffres de la DEPP). Sur la même période, le nombre d’élèves handicapés scolarisés en classe ordinaire est passé de 58.812 à 147.365, soit une augmentation de 250 %. Le nombre d’élèves scolarisés en Ulis-école est passé de 37.584 à 53.056, soit une augmentation de 140 %. En Ulis-collège, les effectifs ont été multipliés par 10.

Dans les classes ordinaires, 67% des élèves en situation de handicap sont accompagnés par un AESH avec un accompagnement mutualisé dans 60% des cas. Si le ministère ne fournit pas de chiffres, on est passé très rapidement d’une très forte proportion d’accompagnement individualisé à 40 % seulement. Les PIAL viennent parachever cette tendance à l’accompagnement mutualisé.

Les élèves scolarisés en SEGPA sont passés de 7571 en 2006 à 17.293 en 2020, soit une augmentation de 228 %. Et pourtant, les places sont chères…

Si l’on prend en compte maintenant l’ensemble du système scolaire, le nombre d’enfants en situation de handicap scolarisés en classes ordinaires (1er et 2nd degrés) est passé de 133.838 en 2004 à 384.049 en 2020, soit une augmentation de 287 %.

Enfin, et ces chiffres n’en rendent pas compte, l’enseignement spécialisé c’est bien sûr aussi l’enseignement en milieu pénitentiaire, en IEM, en ITEP, en milieu hospitalier.

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Du bon usage des heures connexes

Malgré la possibilité d’aller jusqu’à 45 semaines, les contrats de travail des AESH sont rédigés sur une base de 41 semaines. Or, l’année scolaire ne compte que 36 semaines de classe. Les 5 semaines rémunérées en sus sont dues par les AESH sous la forme d’heures connexes. Elles permettent de tenir compte des missions que l’AESH effectue en lien avec l’exercice de ses fonctions en dehors du temps scolaire.

Comment sont calculées les heures connexes ?

Ces heures connexes n’ont pas vocation à être lissées sur l’année.

En fonction de votre quotité horaire, vous n’aurez pas le même nombre d’heures connexes à effectuer sur l’année.

Ainsi, pour un 62% (24 heures d’accompagnement par semaine), vous devez faire 120 heures connexes par année scolaire (24 X 5).

Pour un 50% (19.5 heures d’accompagnement par semaine), vous devez faire 97.5 heures connexes par année scolaire (19.5 X 5).

À quoi peuvent servir les heures connexes ?

Les heures connexes sont toutes les heures de travail effectuées hors présence des élèves.

Elles permettent de couvrir les activités complémentaires et connexes à l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

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