Archives de catégorie : Carrière

L’alignement des retraites du public sur celles du privé

Le projet de réforme des retraites suspendu le 20 mars 2020 avait suscité une colère d’autant plus vive dans l’Éducation nationale que plusieurs catégories de fonctionnaires avaient calculé d’énormes diminutions du montant des pensions, en particulier chez les professeurs des écoles. Souvenez-vous qu’il s’agissait de fusionner le système des pensions du public et du privé dans une énorme réforme «systémique» par points. 

Or, comme la présidence a confirmé le retour d’une réforme qui sera discutée à partir de janvier 2023, on assiste à l’émergence d’hypothèses variées, dont on nous assure qu’elles seraient «paramétriques» et surtout pas systémiques. Mais cela n’empêche pas la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) de préparer des calculs fondés cette fois sur l’alignement des retraites du public sur celles du privé. En clair, au lieu d’établir les calculs sur les traitements indiciaires des six derniers mois, on les établirait sur les 25 meilleures années. 

La DREES (1) prend comme exemple les fonctionnaires nés en 1958 (qui auront donc 64 ans en 2022) qui seraient, d’après elle, nettement bénéficiaires si l’on retenait leurs 25 meilleures années. Elle reconnaît néanmoins qu’il y aurait des gagnants et des perdants… 

«Pas moins de 35% des salariés du public bénéficieraient d’une hausse de 10% de leurs pensions au regard des règles actuelles. Mais, pour 13%, la baisse serait de 10%. Dans l’ensemble, une réforme de ce type bénéficierait aux revenus moyens, mais dans le haut de la distribution des revenus, les salariés seraient en majorité perdants» Et parmi les perdants, la DREES reconnaît que seraient surtout perdants les fonctionnaires de l’Éducation nationale. On n’en doutait pas ! 

Lire la suite

Innovation : le ministère n’a honte de rien

Le SNALC dénonce avec force la mise en place programmée d’une « indemnité pour mission d’innovation pédagogique » (sic) au 1er janvier 2023.

Non content d’avoir osé, sans honte, se référer au Conseil National de la Résistance pour mettre en place son conseil national de la refondation, voici que le gouvernement propose désormais de rémunérer (au lance-pierre) les enseignants qui s’inscriraient dans la démarche. En gros, il essaye d’acheter les collègues pour pouvoir se vanter de la réussite de son « fonds d’innovation ».

Le SNALC rappelle que l’innovation pédagogique n’a pas en soi de valeur supérieure à la non-innovation, et qu’il relève de la liberté pédagogique de chaque collègue de choisir les méthodes qui lui paraissent les plus adaptées. Soudoyer des enseignants pour les pousser à « innover » est éthiquement problématique, et consacrer l’innovation comme étant une mission permettant d’attribuer une valeur supérieure à un collègue par rapport à ses pairs est professionnellement indéfendable.

Le SNALC revendique que l’ensemble du budget consacré à cette mascarade soit reversé pour permettre un rattrapage salarial pour tous les collègues. Il demande l’abandon immédiat de ce projet d’indemnité.

Nouveau système de remplacement : dérive ou avancée ?

En juin 2021, le ministère annonçait l’expérimentation localisée d’une nouvelle application, pour optimiser l’affectation des remplaçants au sein des circonscriptions. En mars 2022, Andjaro a été déployé dans deux académies supplémentaires, élargissant le champ d’application de ce nouveau système de gestion du remplacement.

Pourquoi changer de système ?

Cette application a été présentée comme un facilitateur pour les services administratif. En effet, la gestion des remplacements et des PE affectés à ces missions n’est pas une sinécure : il faut bien souvent être diplômé en négociation, en géolocalisation et avant toute chose à Tétris. En effet, cela relève du casse-tête d’affecter en urgence les remplaçants, les absents n’étant bien souvent connus qu’au dernier moment.

Commence alors le bal des appels téléphoniques aux remplaçants et de la ligne du secrétariat de circonscription saturée par les directeurs inquiets – à juste titre – de savoir si un remplaçant va arriver dans l’école. Si c’est l’IEN qui est responsable des affectations, ce sont bien les secrétaires qui sont soumis tous les matins à un stress exacerbé.

Ces dernières années, certaines DSDEN ont tenté d’améliorer la situation en mettant en place un service centralisé ou encore un logiciel « fait maison ». Le constat, après quelques mois d’utilisation, était sans appel : la situation ne s’était pas améliorée, voire avait empiré.

Lire la suite