Archives de catégorie : Carrière

L’Éducation nationale ne fait plus recette

Le SNALC a constaté une perte de vitesse des candidatures pour devenir professeur des écoles ces dernières années. Qu’est-ce qui explique le fait que les métiers de l’enseignement attirent de moins en moins de volontaires ?

Une baisse marquée, un concours bradé

Le CRPE a enregistré une nette diminution du nombre de candidats. Tout sauf anecdotique, cette baisse s’élève à 20% cette dernière décennie. En 2010, il y avait environ 37 500 candidats alors qu’en 2021, il y en avait moins de 30 000. En résulte à chaque rentrée un grand nombre de postes non pourvus. Pour illustrer cela, sur les 8 694 postes proposés au CRPE externe en 2021, 400 n’ont pas été pourvus. Cela représente en moyenne 4,6% des postes.

Certaines académies connaissent d’ailleurs un tel déficit de candidats qu’elles se voient contraintes de brader le concours et des sessions supplémentaires du CRPE sont organisées : le CRPE peut ainsi être validé avec 7 de moyenne, ce qui n’est pas sans nous interroger.

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Professorat des écoles : une évolution qui interroge

Pour devenir enseignant du premier degré, il fut un temps nécessaire d’avoir le bac, puis le DEUG (équivalent de L2) pour se présenter au concours. En 1990, les IUFM furent créés et la licence (ou 3 années d’études supérieures sanctionnées par un diplôme) devint la condition requise pour se présenter au concours, le CRPE. En 2013, les IUFM devinrent des ESPE (renommées INSPÉ depuis 2019) et le Master 1 fut le diplôme exigé pour se présenter au CRPE. Depuis 2022, il est désormais nécessaire d’avoir un Master 2, le CRPE ne se trouvant plus en fin de M1 mais en fin de M2.

En 1989, l’exigence d’une licence s’accompagna de la création du corps des PE, les enseignants du premier degré devenant ainsi des cadres A, et percevant le même traitement brut que les certifiés. Cette meilleure rémunération était un argument d’attractivité avancé à l’époque car les candidats à l’enseignement manquaient à l’appel, notamment et surtout des candidats masculins. C’est pourquoi, pour attirer ces derniers, les candidats de filières scientifiques furent alors avantagés pour l’entrée à l’IUFM. Il fut également mis en place dans les années 90 une allocation préparatoire sur dossier (30 000 francs, versés sur l’année de licence) et une allocation de première année d’IUFM (50 000 francs), pour permettre aux futurs PE d’étudier dans les meilleures conditions possibles, tout en s’engageant à devoir 5 années à l’Éducation nationale une fois titularisés. A cette époque, le nombre de candidats au CRPE devint peu à peu très important, rendant le niveau du CRPE très exigeant au regard du nombre de places selon les académies.

Aujourd’hui, la réforme de la formation initiale pour devenir PE a introduit la contractualisation durant le Master : le ministère a créé le statut de « contractuel alternant » dans la formation Master, avec une rémunération proportionnelle au 1/3 temps effectué en responsabilité devant élèves. Repousser le CRPE à l’issue du M2 a retardé d’une année l’entrée dans la vie active et la perception d’un véritable salaire, mettant ainsi un point final au double statut étudiant-stagiaire.

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Demander un cumul d’activités dans l’Éducation nationale : méthode en 3 étapes

Le principe de base selon lequel l’agent public, fonctionnaire ou contractuel, doit consacrer « l’intégralité de son activité professionnelle aux tâches qui lui sont confiées », comporte des exceptions mentionnées aux articles L123-2 à L123-8 du Code général de la fonction publique (anciennement article 25 septies de la loi du 13 juillet 1983). Cumuler son activité principale avec une activité secondaire comporte des avantages : compléter une rémunération en berne, exercer des tâches plus stimulantes ou amorcer en douceur une reconversion. Rappelons néanmoins que la priorité de l’administration est de s’assurer du bon fonctionnement du service public et pas d’assurer un complément de revenu à ses agents. Dans un contexte de pénurie d’enseignants pallié par la multiplication d’HSA, son intérêt n’est donc pas forcément compatible avec celui de l’agent qui souhaite se mettre à temps partiel pour monter sa microentreprise de vente de bijoux faits main. Comment, dès lors, éviter de voir sa demande de cumul d’activités retoquée dans « l’intérêt du service » ?

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