Archives de catégorie : Carrière

Le mot du président : point d’indice !

De même que l’arrivée des hirondelles est supposée annoncer le retour du printemps, le dégel du point d’indice de la fonction publique a une fascinante tendance à annoncer une élection présidentielle.

La ministre de la transformation et de la fonction publiques a en effet sorti de son chapeau ce fameux dégel «avant l’été», sans néanmoins s’engager sur un chiffre précis. La raison invoquée n’est pas tant un nécessaire rattrapage salarial que l’inflation galopante liée entre autres à la crise ukrainienne. Mais comme lors de la présidentielle précédente, il fait peu de doutes qu’on sera loin du compte, et qu’en guise de «dégel», on se contentera d’entrouvrir la porte du congélateur avant de bien vite la refermer.

Il faut dire que les personnels de l’Éducation nationale et du Supérieur subissent depuis trop longtemps une double peine. Non seulement nous vivons les malheurs de l’ensemble des fonctionnaires, point d’indice en tête, mais à l’intérieur même de la fonction publique, nous sommes particulièrement maltraités. Nos enseignants, CPE et psychologues de catégorie A gagnent généralement moins que certaines catégories B d’autres ministères. Pour nous situer dans la moyenne de la fonction publique d’état de niveau A, moyenne que notre seule existence tire vers le bas, il faudrait une revalorisation de plus de 900€ par mois. Non, ce n’est pas une coquille : le différentiel est bien par mois, et non par an. Nos contractuels sont même dans une triple peine, puisqu’ils ajoutent à cela l’insécurité de l’emploi, et même la proximité avec le seuil de pauvreté pour les collègues AED ou AESH. Proximité qui ne signifie pas toujours qu’ils sont au-dessus dudit seuil.

Le SNALG a tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps. Ce n’est pas avec des mesures cosmétiques que l’on redonnera de l’attractivité à nos métiers. Et ce n’est pas non plus en qualifiant ces mesures d’« historiques» que le chiffre en bas à droite de la feuille de paye sera soudain plus élevé. Nous avons bien compris que notre nombre jouait en notre défaveur, et qu’un gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, avait du mal à allonger la somme nécessaire. Qui plus est pour les « improductifs » que nous sommes.

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La transformation progressive des enseignants spécialisés en personnels-ressources

Depuis la transformation du CAPA-SH en CAPPEI, la logique pour les enseignants spécialisés intervenant en classes ordinaires (coordinateurs d’Ulis, enseignants du RASED, enseignants des classes externalisées des ESMS, et tous à terme) est de les transformer en personnels-ressources. Cette logique qui apparaît dans les textes réglementaires du CAPPEI assigne comme mission, entre autres, aux enseignants spécialisés d’être des personnels-ressources pour les enseignants qui ne sont pas spécialisés et qui accueillent et scolarisent des élèves en inclusion dans leur classe.

Il est logique que les enseignants spécialisés apportent leur concours à leurs collègues. C’est ce qui se pratique déjà depuis longtemps. On ne manquera pas de rire jaune en pensant aux RASED qui ont été peu à peu réduits – voire détruits – et qui assuraient ce rôle dans les écoles. Cette logique se veut maintenant généralisée à tous les enseignants spécialisés et vise plus particulièrement les collègues exerçant en Ulis.

Si cela semble logique et évident, les professeurs des écoles n’ont heureusement pas attendu le ministère pour échanger, travailler ensemble, s’entraider. Mais ici, c’est d’une transformation qu’il s’agit. En effet, le ministère pousse de plus en plus à ce que les élèves d’Ulis soient en inclusion dans leur classe d’âge, le coordinateur jouant alors un rôle de superviseur et de conseiller pour les collègues incluant les élèves. Une évolution qui, pour le ministère, en collège, semble pouvoir aller jusqu’à ce que les élèves soient constamment inclus dans les classes ordinaires, le coordinateur n’enseignant plus ou presque plus, conseillant et intervenant alors auprès des autres enseignants. L’évolution sémantique de « classe Ulis » à « dispositif Ulis » n’est pas anodine pour le SNALC.

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Mouvement intra-départemental 2022 dans le premier degré

Avec, en 2020, l’arrivée du logiciel MVT1D régissant le mouvement intra-départemental des professeurs des écoles, ces derniers ont eu des raisons de s’inquiéter. En effet, jusqu’alors, le regard croisé des organisations syndicales qui pouvaient vérifier et faire corriger les barèmes, de même que les chaînes d’affectation lors des CAPD était rassurant. Désormais, plus aucun syndicat n’a à sa disposition les documents de travail qui permettaient de signaler des erreurs de barème, de priorités et de bonifications en amont des affectations.

Les grandes lignes

Le mouvement intra-départemental offre chaque année aux professeurs des écoles qui le désirent l’opportunité de changer de poste au sein de leur département d’affectation. Les finalités sont multiples et parmi celles-ci figurent la possibilité de se rapprocher de son domicile afin de diminuer ses trajets quotidiens ou de voir si l’herbe est plus verte ailleurs, mais aussi celle de changer de nature de support, que ce soit en termes de niveau (maternelle ou élémentaire) ou, pourquoi pas, de demander un poste de nature différente, comme un poste de remplaçant, un poste spécialisé ou une direction d’école.

Il n’est pas aisé de faire les bons choix et l’écheveau des possibles est d’une lecture difficile pour les non-initiés. Se télescopent les besoins liés à la géographie et les envies de changements pédagogiques. À chacun de pondérer ses vœux en les ordonnant avec logique et selon les nécessités qui lui appartiennent. Cela requiert de lister et d’ordonner les priorités inhérentes aux impératifs de la vie ou au désir d’évolution de carrière avant de pouvoir classer les vœux qui en sont la projection.

Si le mouvement peut être synonyme de changement volontaire, il est aussi et surtout synonyme d’affectation et de changement imposés. Après l’année de stage ou après une mesure de carte scolaire par exemple, la participation au mouvement intra-départemental est obligatoire. Et dans ce cas, la formulation des vœux ne doit pas se faire à la légère.

Adopter une stratégie permet d’une part d’éviter les erreurs qui conduisent par exemple à l’obtention d’un vœu non désiré (appartenant à un vœu groupe dont on n’aurait pas fait lecture dans le détail) et d’autre part d’élargir son panel de vœux pour couvrir un plus grand territoire ou des postes de nature variée. Ainsi, les participants obligatoires doivent veiller à ne pas demander ce qu’ils ne veulent surtout pas obtenir. En revanche, restreindre exagérément le nombre de vœux peut conduire à une affectation non souhaitée. Une balance à peser, soupeser et penser.

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