Archives de catégorie : Direction

Concertations locales : le pire de la start-up Éducation

La démarche « faire notre école ensemble » est lancée !
Et accrochez-vous au pinceau, on va enlever l’échelle. Ça va secouer.

Le SNALC a lu, très attentivement, le guide intitulé « Notre école, faisons-la ensemble » et d’autres documents qui l’accompagnent sur la page Eduscol dédiée mais nous reviendrons sur lesdits documents un peu plus tard.

Concentrons-nous pour l’heure sur le fameux guide qui cadre les fabuleuses concertations que doivent ou peuvent – on ne sait plus très bien – mener les équipes.

En premier lieu, ce ne sont pas vraiment les équipes, stricto sensu, qui vont se concerter. Il va falloir échanger avec les familles, les élèves et les partenaires sous la houlette du directeur d’école ou du chef d’établissement qui pourra bénéficier de l’appui d’une équipe académique pour l’aider à organiser les débats.

L’objectif de tout ce barnum ?

Bâtir des projets pour avoir des financements. Oui, telle une myriade de petites start-ups, les écoles, les collèges et les lycées vont devoir vendre du projet pour lever des fonds. Avec pour finalités, la réussite de l’élève, la lutte contre les inégalités et le bien-être une nouvelle fois de l’élève.

Donc, si l’on résume à grands traits, il va falloir se concerter avec nos clients, d’éventuels investisseurs extérieurs avec nos PDG et des représentants de la maison mère pour que nos filiales obtiennent des budgets leur permettant de fonctionner et de remplir leurs missions.

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Et pour les directeurs ? On garde la même direction…

Depuis la nomination du nouveau ministre, sur la direction d’école, il n’y a vraiment rien de nouveau. La ligne tracée par son prédécesseur est tellement claire qu’il est difficile de s’en éloigner : les directeurs ont du travail en plus, des responsabilités supplémentaires sans rien avoir demandé et sont discrédités au plus haut sommet de l’État.

La Loi Rilhac a été votée en décembre 2021, mais les décrets d’application n’ont toujours pas été publiés. Sur ce point comme sur beaucoup d’autres, le Ministre semble appliquer l’adage « qu’il est urgent d’attendre ». Pourtant, en audition à la Commission des affaires culturelles début août, Mme la député Rilhac a elle-même demandé quand est-ce que la loi pourrait prendre corps à travers ses décrets. Le Ministre a renvoyé cette problématique en novembre lors des discussions plus globales concernant les directeurs d’école.

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La bâti scolaire : Construire des murs pour mieux détruire l’école

Pardonnez l’expression, mais quand le sujet du bâti scolaire est mis sur la table en 2022, le SNALC le voit venir gros comme une maison. Derrière les intentions les plus louables – depuis mises en ligne sur le site du ministère sous forme de guides de préconisations pour les futures constructions – se cachent chausse-trapes et intérêts diamétralement opposés à la qualité de vie au travail des professeurs des écoles.

Plus maître à bord

Il faut bien garder à l’esprit que le bâti scolaire est entre les mains des municipalités. Cela induit inévitablement une territorialisation de l’Éducation nationale dans laquelle les municipalités dresseront des vitrines politiques et auront de plus en plus leur mot à dire, pour ne pas dire le fin-mot. On se souvient tous du résultat occasionné par les TAP et les NAP : classes-salles chamboulées et affaires manquantes dans les casiers des élèves. A chaque fois, que de temps perdu à tenter de retrouver ce qui avait été au mieux déplacé ou au pire définitivement volatilisé. Sans parler du professeur des écoles, chassé de sa classe pour laisser la place à ces activités. Les corrections de cahiers, oui, mais ailleurs.

Les économies avant tout

Les petites écoles sont passées au crible. Elles coûtent cher, pour leur entretien mais également en termes de personnels qui y travaillent. La fusion d’écoles permettrait de limiter les coûts tant au niveau du bâti que des personnels. On va se diriger peu à peu vers de nouvelles structures et détruire les petites écoles vétustes qui coûteraient plus cher à rénover qu’à raser, pour les reconstruire (détruire 4 écoles de 4 classes et construire une école de 16 classes en simplifiant). Exit l’amiante, en outre. Les ateliers de maintenance prévus au sein des structures montrent qu’il s’agira de mégastructures autant que faire se peut.

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