Archives de catégorie : Direction

Loi Rilhac : la boîte de pandore est ouverte

Le SNALC a pris connaissance de la version définitive de la loi Rilhac sur la direction d’école, qui a été adoptée en commission mixte paritaire hier.

Au fil des allers et retours du projet de loi entre les deux chambres du parlement, le SNALC a pu constater que ses points problématiques ont été maintenus, alors que l’essentiel des éléments qui apportaient des améliorations concrètes pour les conditions de travail des directrices et des directeurs ont été retirés.

En effet, la fameuse « autorité fonctionnelle » est toujours présente à l’arrivée, et son cadrage est quasi inexistant (« dans le cadre des missions qui lui sont confiées »). Rappelons que dans notre ministère, l’autorité fonctionnelle peut aller très loin, y compris dans certains cas jusqu’à octroyer la capacité de prendre des sanctions disciplinaires. Sachant que de surcroît l’une des missions du directeur est désormais de « participe(r) à l’encadrement […] de l’enseignement du premier degré », il est à redouter qu’on lui attribue de plus en plus les fonctions (et le pouvoir) d’un inspecteur-bis, mais sans la sécurité ni la rémunération afférentes. Le SNALC a toujours défendu la liberté pédagogique des enseignants, et cette loi entreprend de s’y attaquer.

Enfin, que dire du pétard mouillé de l’aide administrative ? Son attribution est au bon vouloir de l’État, sans que rien ne puisse l’y contraindre. Les communes quant à elles « peuvent mettre à disposition des directeurs d’école les moyens matériels nécessaires à l’exercice de leur fonction ». À quel moment la commission mixte paritaire a-t-elle pu penser que des moyens qualifiés de « nécessaires » pouvaient ne pas être octroyés ? A-t-elle vérifié le sens du mot « nécessaire » dans un dictionnaire ?

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Direction d’école : quand la politique s’en mêle au plus haut niveau de l’État

L’annonce d’Emmanuel Macron sur la possibilité offerte à quelques directeurs d’école de pouvoir recruter leur propre équipe d’enseignants a surpris et choqué toute la communauté éducative et particulièrement le SNALC. Mais à quelques jours du retour de la proposition de loi RILHAC à l’Assemblée nationale, cette annonce est-elle vraiment si surprenante ? Pour mieux comprendre, il convient d’effectuer un retour en arrière.

Toujours plus de tâches (pour plus d’économies…)

Depuis 50 ans, les tâches se sont additionnées, aucune réelle mesure n’a été prise pour les alléger. La simplification administrative pourtant vantée par de nombreux ministres n’est plus qu’un vœu pieux que l’informatique n’a absolument pas résolu, bien au contraire.

Eté 2017, le nouveau gouvernement fraîchement élu décide de supprimer les aides administratives des écoles au motif non avoué mais pourtant clair : faire des économies budgétaires.

Ces personnels rendaient pourtant de grands services aux directeurs, surtout dans la gestion du quotidien. Rappelons que les directeurs font face à des responsabilités croissantes et à de multiples missions : organisation et animation des réunions ; intégration et suivi des stagiaires ; suivi des enfants en difficultés (PPRE, PAP, PPS etc.) ; répartition des moyens d’enseignements ; veiller à la sécurité ; discussion avec les différents partenaires de l’école ; enseigner ! La très grande majorité des directeurs ne sont pas déchargés et pourtant la liste de leurs missions est encore beaucoup trop longue.

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L’école, à Marseille comme ailleurs, nécessite une tout autre ambition

Communiqué intersyndical SNALC, Snuipp-FSU, Snudi-FO, CGT Educ’action, Sud Education sur la question de l’expérimentation marseillaise – 16 septembre 2021

Alors que la communauté éducative marseillaise attendait des annonces ambitieuses pour ses écoles délabrées, le président de la République a annoncé comme mesure phare le « choix » des enseignants par les directeurs et directrices d’école. Cette mesure, totalement inappropriée et présentée comme une expérimentation généralisable à terme, est vécue comme une provocation par les personnels des écoles de Marseille.

Même si le ministre s’en défend, difficile de ne pas faire le lien entre cette annonce et la volonté ministérielle de parvenir à terme à instaurer un statut hiérarchique de la direction d’école pourtant largement rejeté par l’ensemble de la profession. L’étude en seconde lecture de la proposition de loi Rilhac au parlement fin septembre, ainsi que les annonces réglementaires sur le statut d’emploi fonctionnel par les représentants du ministre, illustrent d’ailleurs parfaitement cette volonté.

En pointant du doigt les enseignants et leur “motivation” et en faisant une telle annonce contraire aux principes du service public et qui bouleverserait le fonctionnement de l’École Publique, le président de la République détourne l’attention des vrais enjeux pour les écoles marseillaises.

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