Archives de catégorie : Direction

Direction d’école : où est le problème ?

L’enquête de l’IGÉSR (Inspection Générale de l’Education, du Sport et de la Recherche) reconnaît une part de responsabilité de l’Éducation nationale dans le suicide de Christine Renon. Toute une série de facteurs a été soulignée : la succession d’inspecteurs, les relations avec la municipalité, les problèmes de remplacements et de mutations etc. L’accumulation de missions de toute sorte – quotidien de tous les directeurs – semble n’être cependant que peu évoquée dans le rapport.

Le ministère a lancé en parallèle une récente consultation auprès des directeurs d’école. On peut se demander l’intérêt d’un questionnaire censé révéler une situation que le ministère a créée et qui est dénoncée par les syndicats depuis des années.
Pour le SNALC, la souffrance des directeurs est en grande partie le résultat de la politique éducative du «toujours plus de réformes, toujours plus de changements»’.

Et pour cause, aujourd’hui l’École doit systématiquement remédier à TOUS les maux de la société en tenant compte à la fois de considérations politiques, d’exigences économiques et de P ISA & Cie. De fait, les demandes de l’institution sont incessantes, elles étouffent tes directeurs.
Lire la suite

Questionnaire direction d’école  ou comment donner un os à ronger à quelqu’un d’affamé

La Direction d’école est en mort programmée, maltraitée, en sous nutrition. Le questionnaire mis à disposition des Directrices et Directeurs d’école est une offense de plus à leur dignité. Questionnaire non sécurisé que les non directeurs ont pu remplir (on se demandera alors si la valeur des résultats peut honnêtement être prise en considération, le principe étant faussé à la base). Loin d’alléger la surcharge, il proposait, l’air de rien, d’en ajouter davantage. Et le résultat publié en ligne est un outil de communication d’un Ministère qui ne brille que par ses effets d’annonce.

Aller droit au but ? Ou pas…
Ce questionnaire ne va pas droit au but, c’est le moins que l’on puisse dire. La première dizaine de questions tourne carrément autour du pot et permet de cerner les demandes du personnel en fonction des contraintes qui sont les siennes propres : nombre et niveau de classes (élémentaire, primaire ou maternelle) ; nombre d’enseignants ; appartenance à un pôle inclusif ; REP/REP+/hors éducation prioritaire ; nombre d’adultes non enseignants intervenant dans l’école ; quotité de décharge etc. Ainsi, le questionnaire oriente la suite du débat en fonction du public concerné. Il est clair que la Directrice d’une école totalement déchargée n’aura pas la même vision du métier et les mêmes besoins qu’un Directeur d’école à 3 classes. Et cela servira le Ministère puisque le résultat de la concertation fait état des pourcentages relatifs aux demandes et relevés de situation. Il n’y a pas tant de besoin que cela, que diantre ! Pour exemple, 46% des sondés estiment consacrer de 11 à 20 heures aux tâches de direction par semaine. L’opinion publique pourrait alors se dire que ce n’est pas beaucoup. Certes, mais il faut prendre en compte qu’il y a l’enseignement à coté et que nous sommes loin de n’avoir, contrairement à la ville de Paris, que des Directrices et Directeurs totalement déchargés. Et quand on observe les chiffres des directions bénéficiant d’un quart de décharge et de quatre jours fractionnables sur l’année, cela s’élève respectivement à 41% et 5%. Ce qui fait 46%. Cqfd : pour une journée de décharge par semaine (et même moins pour les « oubliés de la décharge de direction »), on travaille 20 heures. Cela laisse 4 heures pour dormir et s’alimenter : on est large, ça passe !
Lire la suite

Direction d’école : il y a urgence !

Le SNALC demande depuis des années que les problèmes liés à la direction d’école soient enfin pris au sérieux, et regrette qu’il ait fallu le suicide et la lettre de Christine Renon pour obliger le ministère à réagir.

Une consultation formelle des organisations syndicales a été lancée la semaine dernière pour la mise en place d’un questionnaire à destination de chaque directeur. Certes l’analyse des résultats sera intéressante, mais le SNALC et les directrices et directeurs ont établi le constat depuis longtemps.

Devant l’urgence de la situation, le SNALC aurait souhaité que des mesures immédiates fortes et efficaces pour améliorer les conditions de travail des directrices et directeurs soient proposées. Les annonces faites lors du Comité Technique Ministériel de ce mercredi 13 novembre – à savoir une journée supplémentaire de décharge en novembre-décembre pour tous les directeurs, un moratoire sur toutes les enquêtes jusqu’à fin décembre, des groupes de suivi départementaux – ne changeront malheureusement pas le quotidien des collègues dans les prochaines semaines.

Au regard de la souffrance des directeurs et directrices, le SNALC considère que cet énième effet d’annonce n’est pas acceptable. L’analyse du questionnaire et des diverses réunions évoquées par le ministre repousseraient au mieux à septembre 2020 la mise en place de mesures à la hauteur du problème. Or il y a urgence.

Le SNALC insiste : s’il participera bien à tout le processus de négociation, il demande dès à présent une aide administrative immédiate pour chaque directeur.