Archives de catégorie : Direction

Et pour les directeurs ? On garde la même direction…

Depuis la nomination du nouveau ministre, sur la direction d’école, il n’y a vraiment rien de nouveau. La ligne tracée par son prédécesseur est tellement claire qu’il est difficile de s’en éloigner : les directeurs ont du travail en plus, des responsabilités supplémentaires sans rien avoir demandé et sont discrédités au plus haut sommet de l’État.

La Loi Rilhac a été votée en décembre 2021, mais les décrets d’application n’ont toujours pas été publiés. Sur ce point comme sur beaucoup d’autres, le Ministre semble appliquer l’adage « qu’il est urgent d’attendre ». Pourtant, en audition à la Commission des affaires culturelles début août, Mme la député Rilhac a elle-même demandé quand est-ce que la loi pourrait prendre corps à travers ses décrets. Le Ministre a renvoyé cette problématique en novembre lors des discussions plus globales concernant les directeurs d’école.

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La bâti scolaire : Construire des murs pour mieux détruire l’école

Pardonnez l’expression, mais quand le sujet du bâti scolaire est mis sur la table en 2022, le SNALC le voit venir gros comme une maison. Derrière les intentions les plus louables – depuis mises en ligne sur le site du ministère sous forme de guides de préconisations pour les futures constructions – se cachent chausse-trapes et intérêts diamétralement opposés à la qualité de vie au travail des professeurs des écoles.

Plus maître à bord

Il faut bien garder à l’esprit que le bâti scolaire est entre les mains des municipalités. Cela induit inévitablement une territorialisation de l’Éducation nationale dans laquelle les municipalités dresseront des vitrines politiques et auront de plus en plus leur mot à dire, pour ne pas dire le fin-mot. On se souvient tous du résultat occasionné par les TAP et les NAP : classes-salles chamboulées et affaires manquantes dans les casiers des élèves. A chaque fois, que de temps perdu à tenter de retrouver ce qui avait été au mieux déplacé ou au pire définitivement volatilisé. Sans parler du professeur des écoles, chassé de sa classe pour laisser la place à ces activités. Les corrections de cahiers, oui, mais ailleurs.

Les économies avant tout

Les petites écoles sont passées au crible. Elles coûtent cher, pour leur entretien mais également en termes de personnels qui y travaillent. La fusion d’écoles permettrait de limiter les coûts tant au niveau du bâti que des personnels. On va se diriger peu à peu vers de nouvelles structures et détruire les petites écoles vétustes qui coûteraient plus cher à rénover qu’à raser, pour les reconstruire (détruire 4 écoles de 4 classes et construire une école de 16 classes en simplifiant). Exit l’amiante, en outre. Les ateliers de maintenance prévus au sein des structures montrent qu’il s’agira de mégastructures autant que faire se peut.

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Le directeur coordonnateur du pial : une délégation de missions à moindres frais

Notre institution n’a pas attendu le vote de la loi Rilhac pour commencer à déléguer aux directeurs et directrices d’école des tâches qui ne relèvent ni de leurs compétences ni de leurs missions premières. L’accompagnement humain des élèves en situation de handicap a toujours été délicat, si ce n’est problématique, et ce, à plusieurs titres. La création des PIAL, sous couvert d’un meilleur accompagnement des élèves, a été l’occasion de déléguer au fil du temps, mais somme toute assez rapidement, la gestion des AESH à des directeurs d’école portant le titre de « coordonnateurs PIAL ».

Le directeur coordonnateur PIAL de la circulaire du 5 juin 2019

Prétextant une fois de plus une meilleure gestion des moyens, une plus grande flexibilité et une plus grande réactivité face au nombre croissant d’enfants en situation de handicap, le ministère crée les PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Personnalisés) à travers la loi pour une école de la confiance, promulguée le 28 juillet 2019.

Deux modes d’organisation des PIAL sont alors déjà indiqués dans la circulaire de rentrée École inclusive du 5 juin 2019 :

  1. Le PIAL 2nd degré : piloté par le chef d’établissement avec, si besoin, l’appui d’un chargé de mission (le coordonnateur), désigné par ses soins et rémunéré en Indemnités pour Mission Particulière (IMP).
  2. Le PIAL 1er degré : piloté par l’IEN, qui peut déléguer cette responsabilité à l’un des directeurs d’école de sa circonscription. « Ce directeur d’école bénéficie d’un quart de décharge pour remplir cette mission de coordonnateur.»

La circulaire est donc claire, il faut engager des moyens financiers et humains (et donc financiers…). Mais, comme (trop) souvent, le paradigme de la constance des moyens, voire de la création d’économies, vient nuire à l’application des textes.

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