Archives de catégorie : Ecole

Enfants et écrans : une nécessaire protection

Depuis le 3 juillet 2025, l’usage des écrans est officiellement interdit pour les moins de 3 ans dans tous les lieux d’accueil des jeunes enfants. Le SNALC salue cette interdiction et apporte son éclairage.

Cette décision, faisant l’objet d’un arrêté publié au Journal officiel, a été prise en réponse aux inquiétudes croissantes quant à l’impact des écrans sur le développement des enfants. Cet arrêté s’inscrit dans un souci de protection des tout-petits.

Selon la Note d’Information n°25-37 de la DEPP, 1 élève sur 2 de Petite Section a un accès régulier aux écrans « pour regarder », tandis qu’1 sur 10 les utilise « pour jouer ». Cet accès varie selon les caractéristiques sociodémographiques des élèves, et ces inégalités d’exposition aggravent ainsi les écarts dans les apprentissages scolaires.

Interdiction totale d’exposition aux écrans pour les enfants de moins de 3 ans et usage déconseillé jusqu’à 6 ans : telles sont les préconisations du rapport de la commission d’experts « Enfants et écrans », remis en avril 2024. En septembre 2025, le ministère de l’Éducation nationale a édité le guide : « Bien grandir avec les écrans » pour encourager de bonnes habitudes chez les enfants : pas d’écran le matin, ni pendant les repas, ni dans la chambre, ni avant le coucher. En classe, à partir de la Grande Section seulement, l’utilisation des écrans est possible, mais doit rester rare, jamais individuelle, toujours encadrée par un adulte avec contenus éducatifs.

Études et spécialistes de la petite enfance s’accordent : l’utilisation excessive des écrans entraîne des troubles du sommeil, de la vision et de la concentration. Plus alarmant, chez les tout-petits, elle limite voire interrompt les interactions essentielles du développement du langage, de l’attention, des compétences sociales et émotionnelles sans compter le risque accru de sédentarité et de surpoids.

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Évaluation d’école : déduction d’heures actée !

Le Conseil d’évaluation de l’École a publié pour cette rentrée un nouveau “cadre de l’évaluation des écoles” qui marque un tournant, puisqu’il précise enfin explicitement que “pour les professeurs des écoles, la démarche d’évaluation s’inscrit dans les échanges collectifs relevant de leur développement professionnel, menés dans le cadre des 108 h de service qu’ils assurent annuellement en dehors du temps de classe”, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors.

En effet, l’année de l’évaluation d’école est particulièrement redoutée car elle est généralement synonyme de dépassement des obligations règlementaires de service.

Cependant, si cette nouvelle disposition a le mérite d’exister, elle est loin d’être idéale : les limites des 108 heures sont déjà bien souvent dépassées, y compris les années sans évaluation d’école.

Malgré cette nouveauté, le SNALC reste opposé aux évaluations d’école qui sont un outil de pilotage des pratiques, au détriment de la liberté pédagogique des professeurs des écoles.

Enfin, le SNALC rappelle que les réunions d’informations syndicales qu’il organise en présentiel ou en visioconférence sont déductibles des 108 heures. Il sera donc désormais possible de demander à son IEN la déduction des heures de RIS des heures relatives à l’évaluation d’école

Le remplacement, pas si prioritaire

En parcourant le rapport du sénateur Olivier Paccaud sur le remplacement des enseignants, le SNALC s’interroge : augmentation des absences des PE et remplaçants aussi rares que des licornes en 2025… Le remplacement est-il vraiment une priorité pour l’État ?

Le rapport révèle que 7,5 millions de demi-journées n’ont pas été assurées par les PE titulaires en 2023-2024. Le volume à couvrir dans le premier degré a augmenté de 17,4 % entre 2018 et 2024, soit près de 1,1 million de demi-journées supplémentaires. Près de 6,5 % des PE sont ainsi absents dans l’année, dont plus de la moitié des indisponibilités sont liées à la santé. Que les médias ne fustigent pas les PE : ils sont moins absents que les autres salariés. Pourtant, seulement 78,3 % de ces absences sont remplacées dans le premier degré. Facile, dès lors, d’estimer le déficit de personnel dédié à ces suppléances. Malgré tout, premier et second degré confondus, le coût global pour assurer la continuité du service dépasse les 4 milliards, avec un vivier de remplaçants stable depuis 2018.

Le Tribunal administratif de Lille (26 juin 2019, n° 1 702 109) énonce qu’« un non-remplacement s’élevant à 18 heures au total dans l’année n’est ainsi pas de nature à engager la responsabilité de l’État » et que « par ailleurs, le non-remplacement des heures de cours doit être à l’origine d’un préjudice contre l’élève, comme un échec scolaire ou même le financement de cours particuliers par les parents ». C’est dit.

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