Archives de catégorie : Ecole

Le dédoublement dans les classes : quel bilan ?

Depuis la rentrée 2017, les classes de GS, CP et CE1 situées en éducation prioritaire ont bénéficié progressivement d’un dédoublement afin de réduire les inégalités scolaires et de favoriser la réussite de tous les élèves. Le SNALC propose son analyse de cette mesure actuellement examinée à la loupe par le gouvernement.

Malgré un calendrier de déploiement progressif étalé sur plusieurs années, la mise en place du dédoublement a été très mal anticipée par le Ministère. Ce manque d’organisation du dispositif a eu des répercussions significatives, aussi bien sur le fonctionnement général des écoles concernées que sur les conditions de travail des PE.

Ainsi, la mesure s’est malheureusement appliquée à moyens constants et a entraîné de multiples fermetures de classes afin de disposer des effectifs de PE nécessaires.

Le manque de locaux adaptés et de mobilier afférent a constitué un autre point de tension : des solutions improvisées sont devenues permanentes, telles l’utilisation de préfabriqués ou la transformation de la bibliothèque et de la salle informatique en salles de classe.

Cette difficulté a ainsi engendré le recours à la co-intervention comme solution palliative -dispositif pédagogique qui a ses qualités à condition de reposer sur le volontariat. Dans le cas contraire, cette pratique risque de dégrader les conditions de travail des personnels sans réel bénéfice pour les élèves maintenus dans des effectifs de classe ordinaire.

L’allègement des effectifs dans les classes améliore indéniablement la qualité de l’enseignement et les conditions d’apprentissages des élèves. Le SNALC a toujours défendu cette position.

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Rapport sur l’éducation prioritaire : la cour des comptes réinvente la roue

Ce qui est pratique avec les chiffres, c’est qu’on peut leur faire dire tout et son contraire en choisissant bien les données. Dans un récent rapport publié en mai 2025, la Cour des comptes propose des pistes pour réformer l’éducation prioritaire (EP) ; elles ont retenu l’attention du SNALC.

Pour comprendre ce rapport, dont l’ambition est de repenser la politique publique de l’éducation prioritaire, il convient tout d’abord de s’intéresser à la méthode d’analyse et aux données utilisées. Alors que l’on s’attend à un large échantillonnage, seuls 3 départements ont fait l’objet de l’étude et pour chacun d’eux, le rapport précise qu’« il a été possible de visiter jusqu’à 5 établissements de la maternelle au collège »

Ce document établit des constats partagés par le SNALC. Il expose l’essoufflement de la formation continue en EP dont le nombre de participants s’est effondré entre 2018-2019 et 2022-2023, passant de 70 000 à 25 000. Il pointe le problème de récolte de données et l’instabilité politique qui ont empêché la nécessaire refonte de la carte de l’éducation prioritaire, laissant de côté des écoles dites « orphelines » qui devraient bénéficier du classement en EP. Enfin, il suggère l’allocation progressive de moyens afin de sortir d’une logique binaire (EP et hors EP) et d’appliquer le principe d’équité exigé par le Code de l’éducation pour toutes les écoles.

Certaines réflexions inquiètent davantage. La Cour dresse un bilan sévère du dédoublement des classes de cycle 2 en se basant sur les résultats des évaluations de 6e.  Or, compte tenu du calendrier de déploiement du dispositif, seuls les résultats d’une ou deux cohortes ont pu être étudiés. Par ailleurs, la baisse constatée ne pourrait-elle pas s’expliquer par les effectifs chargés des classes de cycle 3 qui annuleraient les bénéfices du dispositif ?

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Plus un radis pour la pédagogie ?

Le professeur des écoles se distingue par son implication matérielle au service de sa pratique professionnelle. Malheureusement, comme le veut l’adage, « le mieux est l’ennemi du bien ». Le SNALC explique pourquoi il faut bannir cette pratique, quitte à renoncer à certains projets.

Exploration de vide-greniers à la recherche d’un jeu de société pour la classe, séance de shopping pour mener à bien un projet, aménagement d’un coin jeu pour la salle de classe avec son propre matériel… Les occasions de dépenser son temps et ses deniers personnels ne manquent pas pour les professeurs des écoles. Parfois, ils se font rembourser par la coopérative scolaire (dont le fonctionnement archaïque bien qu’indispensable mériterait d’être questionné), mais c’est loin d’être systématique. Le budget ainsi consacré à la pratique professionnelle peut vite devenir conséquent si l’on inclut les frais liés aux déplacements occasionnés.

Dans quelle autre profession, un salarié accepterait-il d’investir autant sur sa trésorerie et son temps personnel pour combler la déficience de moyens ? Imagine-t-on d’autres professionnels aller chercher du matériel sur leur temps libre en utilisant leur véhicule et leur argent ? C’est pourtant ce que font nombre de PE consciencieux et désireux de donner du sens à leur pédagogie.

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