Archives de catégorie : Ecole

Restaurer l’autorité à l’école : les limites du système

« Restaurer l’autorité » : c’est le nouveau mantra ! Derrière cette incantation, on lit à quel point l’autorité de et à l’École est mise à mal, bafouée, menacée. Cette escalade de la violence est désormais devenue le lot quotidien des écoles de notre pays. Combien de fois le SNALC a -t-il alerté ? Comment en est-on arrivé là ?

Il y a un postulat de base dans notre système scolaire : celui de l’éducabilité, qu’il convient de contextualiser. Tout enfant est éducable, tout être humain peut progresser, certes. Cette éducabilité suppose cependant que l’institution soit respectée.

Or, le SNALC demande à ce que la réalité soit regardée en face : l’École n’est plus un sanctuaire, le professeur n’est plus une figure d’autorité et de savoir incontesté et il ne suffit pas qu’un ou une ministre appelle de ses voeux la restauration de l’autorité pour que d’un coup de baguette magique, les équipes réussissent là où elles s’éreintaient en vain depuis des années, faute de personnels, de moyens.

Il est essentiel, en outre, de ne pas minorer le rôle actif de l’élève et de sa famille. L’élève n’est pas un pantin, qui touché par la grâce de la parole moralisante et éducative d’un adulte, pourrait changer d’attitude vis-à-vis d’un tiers, qu’il n’a pas l’intention de respecter ! Il en va de ce constat pour les faits de harcèlement comme pour les actes de violence.

Comment dialoguer avec les familles démunies, démissionnaires, absentes pour lesquelles les commissions éducatives ont autant de portée qu’un coup d’épée dans l’eau, car vides de sens et de conséquences ? Quid de ces conseils de discipline qui prononcent des sanctions dont la plus grave – l’exclusion définitive – revient simplement à déplacer l’élève dans un autre établissement ?

Enfin, que dire de ce même élève exclu, parfois poly-exclu, qui arrive dans son nouvel établissement, un peu plus loin dans la même commune, sans relais éducatif, avec une transmission d’informations le concernant (quand elle existe) si réduite que sa prise en charge et son accompagnement relèvent de l’exploit olympique – 2024 oblige ?

Le SNALC ne croit pas aux miracles, au pouvoir incantatoire de formules serinées matin et soir. Le SNALC attend des actes, des moyens humains et financiers pour stopper la déliquescence d’une École qui va à vau-l’eau.

Les sorties scolaires : dans quelles conditions !

Dans le bulletin officiel du 29 juin 2023 est parue une circulaire qui modifie les conditions d’organisation des sorties scolaires. Le SNALC fait le point sur les changements importants.

« Tout élève, quel que soit son milieu social d’origine, doit pouvoir bénéficier d’au moins un voyage scolaire au cours de sa scolarité obligatoire. »

Sans nul doute, cette disposition peut se comprendre mais combien d’heures supplémentaires non payées cela va-t-il engendrer ? Les professeurs des écoles devront passer beaucoup de temps à monter le projet pédagogique, à chercher des financements, à courir après les autorisations parentales ou institutionnelles : toujours en faire plus sans être revalorisé. Le SNALC revendique que ces heures puissent être rémunérées en heures supplémentaires.

« Dans le cadre des sorties scolaires facultatives, lorsqu’une contribution financière est demandée aux familles, celle-ci doit être limitée et ne doit, en aucun cas, conduire à l’exclusion d’un élève pour des raisons financières. »
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Quand le désherbage s’impose

Certains jardiniers maîtrisent l’art du travail de la terre et de sa préparation pour que les futurs semis donnent les meilleurs légumes. Ils ont le souci du travail bien fait, leur jardin est toujours impeccable et aucune petite motte de terre ne semble être là par hasard. À la vue d’un potager entretenu et fraîchement semé, on imagine déjà la délicieuse saveur des repas à venir. Cependant, la désillusion est parfois grande lorsque l’on réalise que les apparences étaient trompeuses et qu’à défaut de légumes savoureux, le jardin, après quelques mois, ne donne finalement que des légumes insipides et des mauvaises herbes.

En creusant un peu, le SNALC a décortiqué les graines semées dans le premier degré il y a quelques semaines par l’actuel Premier ministre. Le constat est clair : c’était de la mauvaise graine. Cependant, tout a été semé, et très vite, de telle manière que le successeur de Gabriel Attal n’ait plus qu’à s’occuper de l’arrosage et de la fertilisation (médiatique) du terrain afin d’obtenir une récolte voulue pour septembre.

Nul doute que la soupe, qui nous sera, non pas servie, mais imposée à la rentrée 2024, aura un goût plus qu’amer. Le goût de la fin de la liberté pédagogique des enseignants par l’uniformisation des pratiques pour répondre, non plus à la réalité du terrain, mais à des critères chiffrés dépourvus d’objectivité. Bref, un pas de plus vers une gestion purement comptable et managériale de l’école publique : telle une entreprise, elle doit désormais se focaliser sur des objectifs plus quantitatifs que qualitatifs, au détriment de la santé mentale et physique de ses employés.

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