Archives de catégorie : Ecole

Les 108 heures : mauvaises habitudes et renoncement

Les 108 heures sont depuis longtemps un fourre-tout dans lequel l’institution agglomère tout ce qui n’est pas réalisable dans le temps imparti et qui ne saurait être en aucun cas rémunéré au titre des heures supplémentaires. Entre ce qui doit bel et bien être fait au nom du fonctionnement de l’école et ce qui relève de la machine médiatique hiérarchique (enquêtes, prise d’indicateurs etc.), les enseignants du premier degré sont une fois de plus mis inutilement sous pression. Des mauvaises habitudes ont été prises, mais il ne faut pas pour autant baisser les bras : l’administration ne peut pas nous (sur)charger sans fin.

Et une tâche de plus, une !
Non content de s’assurer notre mise sous tutelle par l’IEN de circonscription, le ministère repasse derrière pour vérifier que le troupeau est bien gardé. Vous aurez apprécié comme nous le message plein d’attention à notre égard, et surtout très insistant, concernant le retour des évaluations CP-CE1. La teneur du rappel étant plus que jamais infantilisante. Il est donc écrit  » Vous effectuez en ce moment la passation des évaluations nationales avec vos élèves… »; « la saisie des résultats doit s’achever le vendredi 11 octobre. » C’est déjà assez insupportable mais ce n’est rien comparé aux 33 pages du guide de saisie et de restitution. Long, laborieux : rien ne nous est épargné et ce tutoriel ne vise qu’à expliquer et non simplifier la saisie qui pourrait être évitée si l’outil avait été conçu pour évaluer les élèves et non pas occuper les professeurs des écoles à s’approprier un outil imposé, contraignant et jamais facilitant.
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PIAL : aïe, aïe, aïe !

Les PIAL ont été expérimentés très discrètement dans quelques académies pilotes en 2018 et leur généralisation est prévue pour 2022.
Bien que l’évaluation des PIAL prévue au printemps 2019 n’ait jamais été diffusée par les services ministériels, décision a été prise de lancer la mise en œuvre du dispositif sur tout le territoire dès cette rentrée.

Le SNALC continue de demander le bilan des PIAL expérimentaux pour pouvoir accompagner au mieux la mise en place de ces structures, dans l’intérêt de tous.

1. Les objectifs du PIAL
Ils sont au nombre de trois :

  • un accompagnement humain défini au plus près des besoins de chaque élève en situation de handicap afin de développer son autonomie et de lui permettre d’acquérir les connaissances et les compétences du socle commun ;
  • une plus grande flexibilité dans l’organisation de l’accompagnement humain pour les établissements scolaires et les écoles. Ainsi, la réactivité devrait être plus forte pour la mise en place de l’accompagnement d’un enfant qui arriverait dans le secteur du PIAL ;
  • une professionnalisation des accompagnants et une amélioration de leurs conditions de travail.

Très concrètement, c’est une organisation collective de la gestion des besoins des AESH sur un secteur géographique défini par l’IA-DASEN.

Le PIAL définit donc la zone d’intervention des AESH.

Dans le cadre de la loi « pour une école de la confiance », le PIAL concerne les équipes pédagogique et éducative, afin d’identifier les besoins de l’élève dans le respect de la notification de la CDAPH et de l’accompagner au mieux.

Ce dispositif est complété par plusieurs outils :

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L’EPS à l’école primaire : des objectifs toujours inaccessibles

LA RÉALITÉ: LA VACUITÉ DE LA FORMATION INITIALE
Rappelons que les objectifs du cycle 3 courent du CM1 à la 6ème. Ils sont donc communs au primaire et au collège. Derrière des objectifs déjà très ambitieux pour des spécialistes de l’EPS on est vite confronté dans le 1er degré à des problèmes très simples. On ne lance pas des élèves dans une activité sans avoir réalisé un échauffement préalable et maîtriser quelques rudiments de secourisme. Encore faut-ii les avoir appris. Selon les centres de formation, c’est loin d’être le cas. Il faut aussi connaître les activités à faire réaliser. Si certaines font partie du vécu de chacun, ce n’est pas le cas de nombreuses autres comme les multiples sports collectifs, les activités artistiques ou acrobatiques, ici aussi, les carences de la formation et la disparition de la formation continue se révèlent dramatiques.

Enfin, pour la natation, activité aussi très à risque, espérer une formation de base est illusoire. Un professeur des écoles ne peut confier ses élèves ou même un groupe à un maître-nageur spécialiste du sujet. Les PE sont censés l’enseigner, et on assiste à des séquences hasardeuses faites, dans la mesure du possible, pendant qu’un professionnel se désole du haut de sa chaise sans pouvoir intervenir. On comprend mieux pourquoi le plan «d’aisance aquatique» (1) nous fait doucement rire. On ne s’étendra pas non plus sur les problématiques constantes de matériel (locaux insuffisants, matériel indisponible) communes au premier et au second degré.
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