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Le 19 mars, en grève pour nos salaires

Dans le cadre unitaire fixé par les organisations syndicales de la fonction publique, le SNALC appelle à la mobilisation et à la grève le 19 mars prochain sur la question des rémunérations. Il est urgent d’ouvrir sans délai des négociations pour améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires.

Le SNALC constate et condamne l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans un contexte d’inflation encore soutenue. Le SNALCdemande la revalorisation du point d’indice, des mesures indiciaires et un rattrapage salarial sans contreparties pour l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale et du Supérieur. Le SNALC considère que les annonces du président de la République sur une meilleure reconnaissance du « mérite » constituent une diversion, alors qu’on nous prépare une année blanche sur le plan des mesures salariales.

Le SNALC s’oppose à l’annulation de 700 millions d’euros de crédits dans le budget d’une Éducation nationale exsangue. Il revendique l’abandon du pacte, pour que l’enveloppe budgétaire y correspondant soit reversée dans des mesures générales. Il revendique aussi un travail spécifique pour l’ensemble des contractuels afin de les sortir de la pauvreté forcée dans laquelle l’État les places : fin des temps incomplets imposés pour les AESH, élaboration d’une grille indiciaire pour les AED, perspectives d’avancement pour tous, création de corps de fonctionnaires de catégorie B pour les AED et les AESH.

L’analyse du SNALC n’a pas changé : la crise d’attractivité que connaissent la plupart de nos métiers est due en grande partie au manque d’attractivité salariale et à la baisse de pouvoir d’achat depuis plusieurs décennies. Les économies court-termistes faites par nos gouvernants sur notre dos fragilisent notre société toute entière, et seront à terme très coûteuses. C’est pourquoi il faut se mobiliser le 19 mars, puisque le mot d’ordre est clair et unitaire : les salaires !

Coupes budgétaires : honteux

Le SNALC a appris avec consternation la saignée d’environ 700 millions d’euros dans le budget de l’Éducation nationale.

Faire des économies sur l’enseignement semble être devenu la raison d’être de notre institution. Pourtant, dans le même temps, on généralise le SNU, on s’apprête à expérimenter l’uniforme sur fonds publics et l’on renfloue les caisses d’un bidule nommé France Compétences structurellement déficitaire et inutile depuis sa création. Ces trois postes de dépenses auraient dû être prioritairement ciblés, plutôt que de s’en prendre à l’encadrement dans nos écoles, collèges et lycées, et à l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Il est aussi encore temps de revendre les pièces de 2 euros envoyées à tous les élèves de l’école élémentaire pour les jeux olympiques.

Le SNALC rappelle que l’Éducation nationale est affichée comme une priorité par l’Élysée comme par Matignon. On peut constater aujourd’hui à quel point cet affichage est de la pure com’. Si le Ministère ne revient pas sur cette coupe franche, le SNALC saura en tirer les conséquences.

Audience avec la ministre : amortir le “choc des savoirs” ?

Le SNALC a été reçu par la nouvelle ministre de l’Éducation nationale ce vendredi 16 février. Nous avons porté les revendications des personnels, et attiré l’attention de Nicole Belloubet sur l’état d’urgence dans lequel se trouve notre ministère.

Le SNALC a rappelé la crise d’attractivité sans précédent dans laquelle nous sommes plongés, et dont la résorption ne peut passer que par un rattrapage salarial via un plan pluriannuel. Nous n’acceptons pas le discours selon lequel cela a déjà été fait l’an passé : la majorité des collègues continue de perdre en pouvoir d’achat chaque année depuis plus de 30 ans.

Le SNALC a objectivé la dégradation des conditions de travail et le mal-être de nos professions, s’appuyant sur les propres études du ministère. Formation continue hors du temps d’enseignement, augmentation du temps de travail effectif, des contraintes et des injonctions, dégradation du climat scolaire, gestion au rabais de l’école inclusive, réforme de la voie professionnelle portant le spectre de l’annualisation, non respect des préconisations d’aménagement de poste… la liste est longue, et la politique menée actuellement aggrave la situation.

Le SNALC a échangé longuement avec la ministre sur les mesures dites du « choc des savoirs ». Nous avons porté nos analyses, différenciées selon les sujets, et alerté sur l’insuffisance des moyens horaires et humains pour la mise en œuvre des fameux groupes de niveau. L’administration, malgré nos alertes répétées et documentées, a été en plein déni de réalité jusqu’à présent. Le SNALC a proposé à la ministre plusieurs adaptations pragmatiques, comme limiter les groupes à la classe de cinquième à la rentrée, sans imposer qu’ils aient lieu sur l’ensemble de l’horaire disciplinaire. Nous avons également mis en garde sur le fait que le même manque de réalisme allait causer les mêmes effets pour la mise en œuvre des prépas seconde à la rentrée 2025.

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