Ainsi donc, adieu les commissions et formations paritaires et les groupes de travail où étaient présentées les promotions, nominations et mutations des professeurs. Le gouvernement a choisi d’effectuer toutes ces opérations dans le secret des cabinets, à l’abri des regards indiscrets des organisations syndicales.
Pour ce qui est des mutations, sans aller jusqu’à soupçonner des velléités de favoritisme envers des individus ayant la cote auprès de leurs supérieurs, l’administration se prive ainsi du contrôle des barèmes ainsi que d’informations d’ordre tant personnel que professionnel sur les candidats qui lui permettraient d’ajuster au mieux les nominations aux profils des candidats. Et ce n’est pas une clause de style : encore en 2019, vos commissaires paritaires ont signalé de multiples erreurs de barème au mouvement général, et relevé des incompatibilités dans les propositions faites dans les mouvements spécifiques, ce qui a évité par exemple la nomination de professeurs sur des postes déjà attribués.
Pour les collègues qui se portent candidats, le ministère ressemblera encore un peu plus au Château de Kafka, et leur sentiment d’incompréhension envers la décision les concernant qui leur sera signifiée sera encore un peu plus prononcé faute d’en connaître la justification que leurs commissaires paritaires auraient pu obtenir au cours d’une commission ou d’un groupe de travail.
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