L’enquête de l’IGÉSR (Inspection Générale de l’Education, du Sport et de la Recherche) reconnaît une part de responsabilité de l’Éducation nationale dans le suicide de Christine Renon. Toute une série de facteurs a été soulignée : la succession d’inspecteurs, les relations avec la municipalité, les problèmes de remplacements et de mutations etc. L’accumulation de missions de toute sorte – quotidien de tous les directeurs – semble n’être cependant que peu évoquée dans le rapport.
Le ministère a lancé en parallèle une récente consultation auprès des directeurs d’école. On peut se demander l’intérêt d’un questionnaire censé révéler une situation que le ministère a créée et qui est dénoncée par les syndicats depuis des années.
Pour le SNALC, la souffrance des directeurs est en grande partie le résultat de la politique éducative du «toujours plus de réformes, toujours plus de changements»’.
Et pour cause, aujourd’hui l’École doit systématiquement remédier à TOUS les maux de la société en tenant compte à la fois de considérations politiques, d’exigences économiques et de P ISA & Cie. De fait, les demandes de l’institution sont incessantes, elles étouffent tes directeurs.
Imposer une charge de travail toujours grandissante, même si elle émane de directives ministérielles, n’est pas tolérable cte la part d’un «supérieur hiérarchique >« qui a aussi obligation de protection des personnels. Chaque IEN est aujourd’hui conscient du surmenage de la profession. Or les situations de conflits entre directeurs et inspecteurs – situations absentes du questionnaire – se traduisent souvent par des abus de pouvoir de certains IEN. Le SNALC condamne les agissements d’IEN dont il serait bon de revoir le rôle, les devoirs et les limites. Leurs injonctions, les pressions et leur attitude sont destructrices pour des directeurs en grande souffrance.
Le SNALC pense que la réflexion sur la direction d’école doit s’inscrire dans une dimension plus large, incluant les rôles, les responsabilités et la politique de « management» de l’IEN et de toute notre hiérarchie, ainsi que la succession et la mise en place des politiques éducatives du ministère.