Le ministre a présenté aux organisations syndicales, ce jeudi 2 juillet 2020, des mesures à destination des directeurs d’école, dont certaines doivent s’appliquer dès cette rentrée.
Depuis des années, la situation des directeurs d’école ne cesse de se dégrader et la charge de travail de s’alourdir. Cependant, après l’enquête lancée par le ministère auprès des 45000 directeurs et directrices, la crise sanitaire n’a pas permis les échanges prévus avec les organisations syndicales. L’arrivée de la proposition de loi de la députée Rilhac a suscité de nombreuses critiques, mais le SNALC a reconnu que cette proposition avait le mérite de remettre enfin le sujet sur la table des discussions.
Le SNALC veillera à ce que les textes réglementaires qui suivront le texte législatif en question apportent un maximum de précisions et de clarté sur les notions « d’emploi de directeur » et de délégation d’autorité administrative.
En marge de cette proposition de loin, voici le détail des mesures annoncées pour la rentrée :
- Un groupe de travail « direction d’école » sera mis en place dès la semaine prochaine.
Dès lundi, le ministère réunira les organisations syndicales pour discuter d’une amélioration du quota de décharges pour les directeurs d’école. - Une prime sera octroyée aux directeurs suite à leur investissement pendant la crise sanitaire.
Le SNALC aurait souhaité en connaître le montant et les modalités de versement mais rien n’est fixé pour le moment. C’est une mesure positive, mais qui ne règle en rien la nécessité d’une revalorisation importante de la part fixe du traitement. - Le temps de décharge devrait être augmenté, et il ne serait plus calculé uniquement à partir de nombre de classes.
Il s’agit de tenir compte des spécificités des écoles, notamment la présence d’élèves allophones ou d’ULIS par exemple.
La prise en compte des spécificités des écoles est une demande du SNALC. Jean-Michel Blanquer avait annoncé que ce point ne pourrait voir le jour qu’en 2021 pour des raisons budgétaires. Le SNALC participera au groupe de travail de la semaine prochaine et entend demander que dès la rentrée 2020, un effort soit fait tout au moins pour les petites écoles et qu’une décharge hebdomadaire ou bimensuelle y soit mise en place.
- Chaque directeur bénéficiera de 2 jours de formation par an.
Le SNALC juge la mesure intéressante (pour un début) mais demande que ces formations ne s’effectuent pas hors temps scolaire. - Les directeurs auraient une autonomie totale dans la programmation des 108h.
Le ministère a précisé qu’il s’agissait bien de la programmation des 108h de tous les enseignants de l’école.
Le SNALC est satisfait d’avoir été écouté : c’est une revendication que nous avions portée lors des derniers groupes de travail. Nous attendons les précisions sur les modalités de mise en œuvre, notamment vis-à-vis des animations pédagogiques. - L’application ONDE sera modernisée.
L’expérience nous a montré, à chaque nouvelle mise en place d’outils informatiques, que les collègues rencontraient systématiquement des difficultés. L’application ONDE nouvelle version est en mode test dans certaines académies. Le SNALC attendra les premiers retours avant de se prononcer. - Les enquêtes administratives devraient être mieux rationalisées et coordonnées.
Là encore, cette mesure est annoncée depuis des années dans le cadre de la simplification des tâches des directeurs d’école, mais n’a jamais été réellement appliquée. Le SNALC demande donc à voir. - Chaque IA-DASEN réunira régulièrement un groupe départemental de directeurs et d’IEN et un référent directeur auprès du DASEN sera nommé. Des réunions entre pairs au sein des circonscriptions pourront se mettre en place.
Il s’agirait d’apporter des aides concrètes aux directeurs et de favoriser les échanges entre pairs sur le temps des animations pédagogiques.
Le SNALC aimerait plus de précisions sur ce référent et ses capacités d’actions, mais juge l’idée bonne. Il a demandé à ce que ces réunions ne soient pas finalement une charge supplémentaire pour le directeur plus qu’une aide réelle. - Le ministre a évoqué l’augmentation de 10000 à 12500 services civiques et un plan de recrutement d’apprentis étudiants post-bac en filière administrative pour l’aide à la direction d’école.
Si les services civiques peuvent être bien utiles pour quelques directeurs, des apprentis étudiants de filières administratives seront plus à même d’apporter une réelle aide administrative aux directeurs. Mais cela ne peut se substituer à une aide administrative formée et stable, constituée d’agents publics recrutés sur concours, dont le SNALC a rappelé la nécessité. - Le ministère annonce poursuivre la montée en puissance de la préprofessionnalisation avec 900 jeunes qui se prédestinent au métier de professeurs.
Le ministère entend faire découvrir le métier à ces jeunes tout en renforçant les capacités d’encadrement de l’école.
Le SNALC n’est pas contre cette montée en puissance mais cela ne va pas apporter grand-chose en termes de renforcement. Tout au mieux, cela permettra d’attirer des jeunes vers le métier.
Lundi 6 juillet, une nouvelle réunion est prévue pour discuter des décharges des directeurs et de la mise en place de certaines des mesures précitées.
Les syndicats sont-ils sérieux?
– 2 jours de formation à quoi? A former des jeunes qui partiront au bout de quelques mois dans le meilleur des cas?
– Quel allègement de tâches? Chaque logiciel apporte sa part de travail supplémentaire (tableaux de bord/indicateurs/ etc )
– quelle décharge ? Pour l’instant aucune car les jeunes sont d’abord une charge (il faut les former). Quand ils n’en sont plus, ils sont prêts à partir.
– nous gérons déjà les 40h. Aurons-nous un budget formation à gérer pour les animations pédagogiques ? Si non, quel but ? Pouvoir faire des réunions?
Bonjour,
Merci de votre commentaire.
Les syndicats ?
Il s’agit de la présentation du ministre aux organisations syndicales des mesures à destination des directeurs d’école dont nous vous faisons le compte-rendu.
J’entends bien mais aucun syndicat ne semble mécontent de cette présentation.
Je vous invite à lire sur le site toutes nos déclarations concernant la direction d’école.
Ensuite, si vous le permettez, je vous rappelle, qu’un syndicat, en tous les cas le nôtre, n’est pas quelque chose d’abstrait et hors sol, mais un groupement de personnes qui défendent des intérêts communs. C’est la définition même du syndicalisme.
En conséquence nous (qui sommes aussi en classe, au moins une partie de notre temps) ne faisons que défendre les attentes de nos adhérents que nous ne manquons pas de solliciter régulièrement sur tous les sujets qui touchent à la profession.
C’est pourquoi par exemple nous revendiquons, entre autres, fortement, une augmentation salariale conséquente pour tous.