Le ministère de l’Éducation nationale avait annoncé à la toute dernière ligne des 120 pages de son dossier de presse de rentrée la mise en place d’un nouveau dispositif : l’évaluation d’école.
En effet, l’évaluation des enseignants étant limitée par le PPCR à trois rendez-vous dans la carrière, le regard de l’institution sur l’école et son fonctionnement a été fortement restreint. Le ministère a donc réagi en conséquence…
Ainsi, initiée l’an passé dans le 2nd degré, cette nouvelle pratique débarque dans nos écoles cette année sous forme d’expérimentation.
A terme, chaque école sera évaluée tous les 5 ans. Cette évaluation se déroule en deux temps. En premier lieu se tient une auto-évaluation qui questionne et inquiète. L’école y est considérée au sens communauté éducative, l’auto-évaluation mobilisant « l’ensemble des acteurs » : directeur, personnels de l’État et de la collectivité, autorités de rattachement, autres partenaires et « usagers » (élèves et parents).
Les modèles de questionnaires pour les parents sont édifiants et dignes d’une enquête de satisfaction de grande enseigne : « Etes-vous satisfaits de… » ou « Donnez-nous votre avis en 5 minutes »
Parents et élèves, bien que classés dans la catégorie « usagers » sont, par le biais de ces enquêtes, érigés au rang de « consom’acteurs » de l’école : ils sont écoutés au même titre que les PE, les professionnels de l’Éducation nationale.
La deuxième phase, elle, implique l’intervention d’observateurs extérieurs : IEN, directeurs d’école, personnels de direction, inspecteurs du second degré, cadres administratifs ou autres conseillers pédagogiques…
A noter qu’au-delà des problèmes d’éthique, il s’agit d’un travail lourd et qu’il n’est pas prévu de dégager du temps à cet effet pour les PE et les directeurs des écoles évaluées. Les 108 heures, fourre-tout préféré de nos supérieurs, ne sont pas extensibles et sont déjà trop souvent dépassées. Sur quel temps se dérouleront ces petits moments de consultation, «convivialité » et mutualisation ?
Le SNALC ne cesse de rappeler que la coéducation a ses limites et que chacun doit rester à sa place. Une enquête de satisfaction parentale n’a pas lieu d’être. Le SNALC n’est donc bien évidemment pas favorable à ces évaluations.