La formation, initiale et continue, a connu de nombreux changements dans le premier degré depuis 40 ans. Mais quels que soient les changements et les formules retenues, le constat reste inchangé : la formation reste trop théorique et coupée de la réalité de la classe. À leur grand désarroi, les jeunes titulaires se rendent vite compte qu’ils ne sont pas formés mais plutôt formatés, et qu’ils devront se débrouiller avec les difficultés de leur classe. Quant aux plus expérimentés, ils se retrouvent formés contre leur gré.
Jusqu’au début des années 2000, la formation continue avait le mérite d’être une formation sur le temps d’enseignement et permettait parfois de partir plusieurs semaines en formation sur un thème précis. Ces stages qui donnaient l’occasion de découvrir de nouvelles approches pédagogiques ou de renforcer certaines compétences représentaient également une bouffée d’oxygène indispensable et salvatrice pour certains professeurs. Aujourd’hui la formation continue consiste en 18 heures d’animations pédagogiques par an, hors temps d’enseignement, avec un contenu imposé, le plus souvent sans grand intérêt.
Ces petites sessions de formatage – initial ou continu – ne correspondent pas aux besoins et envies des professeurs des écoles et n’apportent que très rarement une véritable plus-value professionnelle. Pour le SNALC, le retour à une vraie formation formatrice d’une ou de plusieurs semaines sur le temps scolaire, et non du saupoudrage imposé d’animations répondant aux lubies de la hiérarchie intermédiaire et de l’institution, emporterait enfin l’adhésion des PE et serait réellement bénéfique.