Tout n’avait pourtant pas si mal commencé : aménagements de la réforme du collège (insuffisants mais bienvenus), retour massif à la semaine de 4 jours (comme demandé par le SNALC, et par les personnels depuis 2012), conseil supérieur des programmes revenu à la raison… les signaux étaient positifs dans le domaine pédagogique.
Mais toutes ces petites avancées, soutenues par le SNALC car allant dans le sens des collègues, sont aujourd’hui à mettre en perspective avec ce qui s’annonce sur le plan des ressources humaines. Et autant le dire clairement : c’est une attaque sans précédent contre nos statuts, nos conditions de travail et nos droits qui se prépare. Une attaque contre tous les professeurs, tous les personnels de l’Éducation nationale, tous les fonctionnaires.
Nous avons eu droit à une réforme du lycée qui accroît les guerres internes en établissement, déstructure les enseignements scientifiques et diminue drastiquement les horaires de la quasi totalité des séries de la voie technologique. Dans la voie professionnelle, ça s’annonce plus mal encore avec des secondes plus indifférenciées et une entrée en force de l’apprentissage dans tous les LP. S’ajoute à cela un rapport de l’Inspection générale qui propose tout simplement la fusion de l’ensemble des académies se trouvant dans la même région. Et enfin le clou du spectacle : un cadre de négociation déjà très détaillé du Ministère de la fonction publique qui envisage purement et simplement de supprimer le paritarisme (!).
L’Éducation nationale devrait être l’une des grandes fiertés de notre pays, et ses personnels — courageux et exerçant dans des conditions souvent difficiles — devraient être salués, valorisés et protégés. Au lieu de cela, on nous propose une politique de la destruction des acquis, du refus de la transparence, de la précarité. Une politique qui, sous les vocables de «modernisation», de «proximité» et de « dialogue social » — on se croirait dans 1984 d’ORWELL — vous empêchera chaque jour un peu plus de faire entendre votre voix.
Le SNALC ne laissera pas faire. Cette voix qu’on veut étouffer, il la portera avec force. Car l’École de la confiance dont parle Jean-Michel BLANQUER ne pourra se construire qu’avec les personnels, et non contre eux et contre leurs représentants élus. Là, clairement, la politique proposée est une politique de la défiance.