Déjà chargés de nombreuses et très diverses nouvelles tâches estampillées par la loi Rilhac, les directrices et directeurs sont considérés, semble-t-il, comme exceptionnellement doués de talents innés : les voilà désormais déclarés responsables du pilotage pédagogique de leur école et garants de bonnes pratiques pédagogiques. Le SNALC décortique les enjeux et les limites de cette nouveauté.
Le premier constat qui s’impose est que, sur le terrain, les directrices et directeurs n’ont pas attendu la publication du nouveau référentiel métier pour mettre en place ce nouveau pilotage. Voilà déjà un moment qu’ils sont à l’initiative des projets et analysent avec les équipes les résultats des évaluations nationales : la pression des résultats est déjà là.
Or, Ce néo pilotage pédagogique pose problème à plusieurs égards.
Pour commencer, il positionne d’emblée le directeur en position de « détenteur du savoir » au sein de son équipe, ce qui ne va pas de soi et portera préjudice au maintien de bonnes relations entre collègues. On imagine aisément les difficultés d’un directeur enseignant au cycle 3 depuis des années, chargé de conseiller pédagogiquement les collègues de cycle 1 sur d’éventuels nouveaux programmes… L’équilibre relationnel déjà fragile au sein des équipes risque d’être fortement mis à mal.
Ensuite, le directeur est amené à endosser des rôles dévolus aux IEN et aux conseillers pédagogiques dont on peut légitimement questionner l’avenir. À quoi bon continuer à décharger d’enseignement des CPC si l’on peut confier la formation et le contrôle pédagogique des PE aux directrices et directeurs ?
Enfin, ce pilotage accroît considérablement la charge de travail des directeurs, sans aucune contrepartie, allégeant au passage celle des IEN.
Pour le SNALC, il est impératif de préserver les missions et les rôles de chacun dans l’intérêt de tous. Or, plutôt que d’alléger les tâches, l’Institution en rajoute aux directeurs. Ce pilotage renforcé sera scruté à la loupe lors des évaluations de direction et va devenir une nouvelle peau de banane pour les directrices et directeurs.