Le mouvement #PasDeVague a révélé un besoin de libérer l’expression sur les pressions et les violences que l’on s’obstine à appeler pudiquement «incivilités» ou «incidents». Une forte chape de plomb écrase en effet les personnels muselés par la peur : peur des médisances, des rétorsions et des pressions. À juste titre. Les exemples sont nombreux. Mais à bien y regarder, ces pressions ne proviennent pas exclusivement de l’autorité hiérarchique ou des élèves. Elles émanent également de nos pairs. Les menaces alors proférées n’en sont que plus violentes.
Les premiers à revendiquer le droit à l’expression, à dénoncer les méthodes répressives d’une autorité qu’ils vont jusqu’à qualifier de dictature policière, les premiers à s’autoproclamer défenseurs de la Liberté sont hélas parfois aussi les premiers à pratiquer ces méthodes répressives, dès lors que la parole émise n’est pas conforme à la leur. Flagrant délit de totalitarisme de l’expression. Ils sont nombreux à ne concevoir de liberté que celle qui leur permet d’exprimer leur seule voix – celle qu’ils colportent de partis en sections faute de s’autoriser à penser par soi-même.
Les masques sont tombés à l’occasion des élections professionnelles. Précisément à l’heure où les listes de candidats de chaque organisation ont été dévoilées. Et où l’on a découvert que tel collègue avait accepté de prêter son nom pour que le SNALC puisse présenter sa candidature. Et proposer ainsi un autre choix, faire entendre une autre voix, d’autres idées que les leurs.
Les résultats des élections professionnelles de décembre 2018 ont confirmé la progression indéniable du SNALC, dans le sillage de l’évolution constante de son nombre d’adhérents. Dans un contexte où presque toutes les organisations représentatives ont connu une nouvelle désaffection en termes de voix et de cotisations, le SNALC doit cette progression à sa pratique propre du syndicalisme : engagé avec courage et audace pour la défense et la dignité des personnes qu’il veut, comme lui, libres et indépendantes, le SNALC n’a que faire des menaces de petits caporaux qui n’ont d’existence que celle que les électeurs ont consenti à leur accorder.
Cette audace, on a cherché à la lui faire payer. De la façon la plus déloyale, à l’image des basses manœuvres politiciennes qui donnent un triste spectacle de nos gouvernements. C’eût été trop risqué d’affronter des militants aguerris qui ont le cuir tanné par l’expérience des combats syndicaux. C’est ainsi qu’on a vu les sbires zélés de telle section locale céder aux méthodes d’une sombre police politique et se lancer dans une abjecte tentative d’élimination des opposants. Par la terreur et l’arbitraire, la calomnie et toutes sortes d’exactions et méthodes ordinaires de régimes fascistes.
En Bretagne, d’obscurs séides de la CGT ont littéralement harcelé des candidats de la liste PLP du SNALC pour leur faire dire qu’on leur aurait forcé la main et les pousser à porter plainte – ce qu’ils n’ont pas fait, et pour cause. Dans le Languedoc, des candidates professeurs des écoles ont dû demander la protection du recteur suite à des menaces et appels anonymes reçus à la maison ; et un cartel de circonstance FO-UNSA-FSU a colporté – en enfreignant impunément les règles d’utilisation des envois électroniques, mais on n’était plus à une infraction près – une prétendue fraude sur une liste du SNALC sans jamais apporter la moindre preuve, espérant ainsi à quelques jours de la clôture du scrutin, faute d’avoir pu empêcher notre progression, au moins récolter les gains de la diffamation répandue. En Alsace, des suppôts du SGEN-CFDT se sont adonnés à leur occupation favorite, à défaut de se consacrer à la défense des adhérents qui n’ont pas encore déserté: ils agitent le même torchon élimé de la droite extrême sur la tête des candidats qui ont eu le courage de sortir de l’ornière de la pensée unique. Là encore, nulle preuve, pas l’ombre d’un fait, ni la queue d’un argument. Juste un vent de calomnie à l’haleine chargée de haine et d’intolérance.
Le SNALC n’est pas dupe. Ces organisations aux beaux discours le sollicitent quand cela les arrange pour faire nombre autour d’une prétendue unité intersyndicale. On range alors le torchon et l’on brandit d’un poing commun la bannière des revendications collectives, oubliant pour la circonstance que l’on marche aux côtés de celui que l’on calomnie.
Les électeurs non plus n’ont pas été dupes. La plupart se sont contentés de voter silencieusement, convaincus en leur for intérieur par les actions et combats du SNALC. Les autres, candidats victimes de ces méthodes infâmes, en sont ressortis plus déterminés que jamais. Leur pugnacité désormais n’a d’égale que la haine et les menaces qu’ils ont injustement subies. Endurcis, ils rejoignent durablement les rangs des militants du SNALC les plus redoutables pour se lancer dans la défense acharnée des personnels de plus en plus nombreux à faire appel à nous. Ils seront sans pitié pour ceux qui ont trahi la confiance des personnes qu’ils étaient censés protéger. C’est ce que pressentaient sans doute les détracteurs qui ont perdu leurs voix et leurs sièges au profit du SNALC.