Sous couvert de « sérieux » et de « scientifique », le Grenelle a été un prétexte coûteux et pompeux pour réformer notre école et notre métier. En effet, cette cascade de longues réunions rassemblant des célébrités, des administratifs, des parents, quelques profs et le SNALC, rare syndicat qui ait assisté aux réunions du début à la fin, n’avait pour but que de montrer à l’opinion publique l’intérêt, l’attachement, la volonté, l’irréprochabilité d’un gouvernement à l’égard de l’école et de ses enseignants. Un impact médiatique certain pour des discussions plus que superficielles.
Après trois réunions par thème avec des personnes extérieures à l’école, il aurait été indécent vis-à-vis des enseignants que des mesures à l’emporte-pièce soient prises suite à un « Grenelle », alors que les professeurs depuis des années sollicitent en vain le ministère sur ces mêmes questions…
Hélas… Les 12 engagements habilement présentés offrent de manière non explicite une conclusion à la hauteur de ce que nous attendions, à savoir affligeante pour ne pas dire insultante vis-à-vis de la profession.
Doit-on donc se réjouir comme certains syndicats de ce festival de fausses empathies, de démagogies et d’écrans de fumée ? Doit-on se réjouir de mesures séduisantes qui, entre autres, renforcent le fameux PPCR ? Doit-on se féliciter de l’arrivée d’une politique de management par objectifs dans les écoles avec primes aux résultats ? Doit-on sourire devant une contractualisation gravée dans le marbre de notre métier ? Comment peut-on applaudir l’engagement d’un effort dans le domaine des ressources humaines de proximité quand ruptures conventionnelles, disponibilités et démissions sont refusées ? Comment peut-on apprécier l’engagement « d’améliorer » une action sociale qui n’est autre qu’un cache-misère révélateur d’un retard criant accumulé depuis des lustres de notre pouvoir d’achat ?
Le SNALC ne se réjouit pas.
Et encore merci pour ce camouflet.