Souvent décriée mais plus installée que jamais, M@gistère, plateforme de formation continue ouverte à distance, semble hélas promise à une belle longévité.
La circulaire de rentrée 2019 y fait d’ailleurs référence sans la nommer : « Comme en 2018, les dix-huit heures d’animations pédagogiques sont dédiées à l’enrichissement des compétences professionnelles des professeurs en français et en mathématiques. (…) Pour atteindre les objectifs fixés, les IA-Dasen et les IEN encouragent l’alternance entre la réflexion et la pratique professionnelles. Les plans de formation y contribuent.»
DES BÉNÉFICES CERTAINS… POUR L’ADMINISTRATION
Imposer neuf heures de formation sur les dix-huit réglementaires par le biais de M@gistère permet de réaliser des économies substantielles. Nul besoin de rembourser des frais de déplacements pour une animation pédagogique, ni de dépenser un budget conséquent pour la venue d’un conférencier ou la location d’une salle, M@gistère permettant à chacun de suivre une formation gratuite.
Seul petit bénéfice pour les professeurs : gérer son temps de formation à sa guise, éviter de se déplacer un mercredi ou un soir pour trois heures de formation et de devoir faire garder ses enfants.
DES MÉCONTENTEMENTS CERTAINS POUR LES PROFESSEURS
Dans la plupart des formations, Magistère nous évalue d’abord : un score, pas forcément bienveillant pour l’estime de soi, nous est attribué au regard de nos connaissances. S’ensuivent des interventions filmées de conférenciers experts (parfois intéressantes, reconnaissons-le) et des exemples de pratiques de classe. Notre réflexion et les nouvelles connaissances doivent ensuite être éprouvées par la pratique professionnelle. Le carnet de bord (présenté comme un outil indispensable à la réflexion !) et l’échange entre pairs des pratiques de classe s’apparentent toutefois davantage à un moyen intrusif de surveiller notre enseignement qu’à une sinécure. Osons le dire.
Le SNALC ne peut cautionner une vitrine de modernité, cache-misère d’une formation au rabais.