Que restera t-il de la loi sur la refondation pour les directeurs? Que restera t-il des annonces faites pour améliorer leur sort, mais aussi le fonctionnement des écoles qu’ils dirigent ? Sans doute pas grand-chose, sinon rien.
Et pourtant les premières intentions allaient dans la bonne direction, même si ce n’était pas encore le statut que réclame sans ambages le SNALC depuis des années.
Il y a la circulaire sur le référentiel métier (lien)
qui conforte, en le précisant, le décret de 89 (lien)
Au fond, l’intérêt de cette circulaire ministérielle réside dans le fait qu’à partir du recensement des missions des directeurs et des compétences spécifiques attendues, la fonction de directeur d’école est désignée comme un métier à part entière, ce qui symboliquement n’est pas rien, et constitue un pas en avant vers le statut.
Mais combien d’IEN en ont fait état en réunion de directeurs ? Combien de directeurs s’y réfèrent au quotidien ?
Rappelons que le SNALC a demandé et obtenu que ce texte soit opposable.
Aux directrices et aux directeurs de faire valoir les responsabilités qui leur incombent avec les prérogatives qui les accompagnent : répartition des moyens, modalités d’utilisation des locaux scolaires, répartition des élèves en classes, service de tous les enseignants… Ce n’est pas l’IEN qui arbitre si nécessaire mais bien le directeur.
La circulaire sur la simplification des tâches administratives (lien) adressée aux rectrices et recteurs d’académie, aux inspectrices et inspecteurs d’académie, directrices et directeurs académiques des services de l’éducation nationale connaît un fiasco encore plus grand.
A l’exception peut-être d’une ou deux académies où un réel effort a été entrepris, sur le reste du territoire, non seulement la pression administrative ne s’est pas réduite mais augmente dangereusement à tel point que nombre de directeurs expérimentés lâchent la direction pour retrouver un poste d’adjoint voire de ZIL !
Reste le fameux GrAF (grade à accès fonctionnel). La loi de la rénovation du dialogue social du 5 juillet 2010 a prévu la création d’un nouveau grade à accès fonctionnel : le GrAF. Certains agents de catégorie A « peuvent ainsi améliorer leur parcours professionnel » en y accédant (indice terminal supérieur à 996) après avoir occupé des postes « à enjeux et à fortes responsabilités ».
Ce GrAF, obtenu pour les directeurs d’école et les conseillers pédagogiques dans le cadre des métiers de l’EN, était prévu pour la rentrée scolaire 2016 : recul. A présent il doit être discuté dans le cadre du PPCR (Parcours professionnels, carrières et rémunérations). Nouveau recul, sous la pression de syndicats qui considèrent les directeurs, comme « les autres » et qui réclament le GrAF pour tous comme un 8ème échelon hors classe que très peu de professeurs atteindront.
Nous verrons bien rapidement ce qu’il en est. C’est la dernière chance pour les directeurs, dans le cadre de la refondation, d’obtenir un réel point positif quant à la reconnaissance de leur spécificité.
Le SNALC, aux côtés des directrices et des directeurs, continuera à se battre pour obtenir un statut avec une nette amélioration du traitement, une véritable formation, et un temps de charge d’enseignement moindre. Il n’est pas normal qu’un collègue directeur, considérant l’évolution du métier, avec 12 classes et plus de 300 élèves, se retrouve encore avec une demi charge d’enseignement.
Patrick Salvi SNALC 06 premier degré