Direction d’école : quand la politique s’en mêle au plus haut niveau de l’État

L’annonce d’Emmanuel Macron sur la possibilité offerte à quelques directeurs d’école de pouvoir recruter leur propre équipe d’enseignants a surpris et choqué toute la communauté éducative et particulièrement le SNALC. Mais à quelques jours du retour de la proposition de loi RILHAC à l’Assemblée nationale, cette annonce est-elle vraiment si surprenante ? Pour mieux comprendre, il convient d’effectuer un retour en arrière.

Toujours plus de tâches (pour plus d’économies…)

Depuis 50 ans, les tâches se sont additionnées, aucune réelle mesure n’a été prise pour les alléger. La simplification administrative pourtant vantée par de nombreux ministres n’est plus qu’un vœu pieux que l’informatique n’a absolument pas résolu, bien au contraire.

Eté 2017, le nouveau gouvernement fraîchement élu décide de supprimer les aides administratives des écoles au motif non avoué mais pourtant clair : faire des économies budgétaires.

Ces personnels rendaient pourtant de grands services aux directeurs, surtout dans la gestion du quotidien. Rappelons que les directeurs font face à des responsabilités croissantes et à de multiples missions : organisation et animation des réunions ; intégration et suivi des stagiaires ; suivi des enfants en difficultés (PPRE, PAP, PPS etc.) ; répartition des moyens d’enseignements ; veiller à la sécurité ; discussion avec les différents partenaires de l’école ; enseigner ! La très grande majorité des directeurs ne sont pas déchargés et pourtant la liste de leurs missions est encore beaucoup trop longue.

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CTM du 20 septembre 2021: déclaration du SNALC

Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les représentants de l’administration, Mesdames et Messieurs les membres élus du comité,

Le SNALC tient d’abord à saluer l’annonce faite hier par le porte-parole du gouvernement. Je cite ses propos :

« Sur l’école, avec le Grenelle de l’éducation, on augmente la rémunération des professeurs. À la fin de ce quinquennat, il n’y aura pas un professeur qui gagnera moins de 2000€ nets par mois ».

Nous attendons donc avec impatience le projet de loi de finances qui doit paraître dans les jours qui viennent, puisque pour le moment, le début de carrière est généralement en-dessous de 1500€, et c’est sans parler de la situation des professeurs contractuels.

Dans l’hypothèse — improbable, nous l’imaginons — où le porte-parole se serait emmêlé les pinceaux, nous attendons un démenti tout aussi public que ces propos, tenus sur une grande chaîne nationale d’information. Et un rappel de la situation déplorable des rémunérations des enseignants au regard non seulement de nos voisins européens, mais également des fonctionnaires d’État de même catégorie dans les autres ministères. Cette situation perdure, puisqu’aucune programmation pluriannuelle d’une revalorisation sérieuse et sans contreparties n’a été actée, et que le point d’indice a été gelé pendant l’ensemble du quinquennat. Le SNALC sait reconnaître des propositions sérieuses quand on lui en présente — comme pour les personnels administratifs — il sait aussi reconnaître des effets de com’ avec pas grand chose derrière.

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Syndicat enseignant