BFM TV – PREAU, le nouveau “comité d’entreprise” de l’EN fait grincer des dents

« Un comité d’entreprise payant et aux prestations inconnues avant de payer, c’est inadmissible ».

L’association loi de 1901 Préau, réservée aux personnels actifs et retraités de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des sports, impose une adhésion payante pour accéder à des offres culturelles.

Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC, réagit auprès de l’AFP.

L’association Préau, lancée mi-décembre à la suite du Grenelle de l’éducation pour proposer des prestations culturelles, sportives ou de loisirs aux personnels de l’Éducation nationale, a suscité des réactions irritées d’enseignants, qui déplorent notamment l’adhésion payante obligatoire pour y accéder.

Mais le lancement de Préau a suscité de nombreux commentaires acerbes d’enseignants sur les réseaux sociaux, critiquant notamment le fait que pour accéder aux offres les personnels doivent d’abord payer une adhésion de 10 euros à Préau.

Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc (Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur), “un comité d’entreprise payant et aux prestations inconnues avant de payer, c’est inadmissible”. “On fait croire à un CE alors qu’en fait on demande aux personnels de payer”, là où “un CE est financé par l’employeur”, a-t-il réagi auprès de l’AFP.

Par ailleurs, “les premiers retours laissent penser que le retour sur investissement sera peu important”, car “il y a probablement une question de quantité et de qualité des offres”, estime-t-il. “Je ne crois pas que l’amélioration du bien-être des enseignants passe par 40 centimes de réduction sur une carte Carrefour”, a-t-il déploré.

Le mot du président : L’autorité dysfonctionnelle

À l’heure où j’écris cet éditorial, un amendement du gouvernement à la loi de décentralisation prévoit de placer les adjoints gestionnaires sous « l’autorité fonctionnelle » des collectivités territoriales.

C’est une proposition qui va à l’encontre même d’un accord signé par le ministre avec plusieurs organisations représentatives — dont le SNALC.

Cette « autorité fonctionnelle» a décidément le vent en poupe. Déjà convoquée dans la loi Rilhac sur la direction d’école, elle est aussi la notion qui permet au directeur du CNED de prendre des sanctions de premier groupe sur les agents. Pas besoin d’être un supérieur hiérarchique pour surveiller et punir. L’autorité fonctionnelle, c’est toutes les responsabilités, mais souvent sans les avantages (statut, salaire). Et c’est aussi multiplier les donneurs d’ordres pour un même personnel, avec la chance pour ce dernier de recevoir des injonctions contradictoires.

Il faut dire que notre administration a un problème majeur avec l’autorité. Alors même qu’elle est depuis longtemps loin de soutenir ses agents dans leurs conflits vis-à-vis d’élèves ou de familles, elle n’hésite pas à faire preuve d’autoritarisme à Besançon pour un simple message d’un collègue sur la question du soutien de l’institution à Samuel Paty. Avant de se rétracter aussitôt devant une intersyndicale combative : il faut dire que sanctionner la liberté d’expression ici, ce n’était pas très «Charlie»… Il faut parfois même en passer par la justice, et c’est ainsi que le SNALC gagne régulièrement des procès face à des abus de pouvoir.

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Syndicat enseignant